photo DP

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Spectacle en coproduction Croc’scène/Pony production (75) vu au théâtre des Corps Saints, le jeudi 4 juillet à 16.05 h, dans le cadre du Festival Off d’avignon, du 03 au 21 juillet

De et avec Nicolas Devort

Mise en scène Clotilde Daniault

Lumières Cédric Henneré

Musique Marc Parodi

Genre seul en scène

Public : Tout public à partir de 12 ans

Durée 1.20 h 

Je suis depuis de nombreuses années le travail de Nicolas Devort qui ne cesse de m’étonner. Je ne pouvais donc rater sa sixième et dernière création LISA, histoire d’une jeune fille de 15 ans qui cherche sa place dans le monde, face à l’autorité, et aux rapports de domination dans tous les domaines tant sociétaux que privés. Une nouvelle fois, je n’ai pas été déçue …

Seul sur scène, en survêtement à capuche de couleur sombre, sans aucun accessoire ni élément de décor, seulement assisté de la lumière, de la musique, aidé de ses compétences de mime, Nicolas Devort interprète une dizaine de personnages.

Lisa d’abord, puis sa mère, ses copains harceleurs de lycée, son nouvel ami Léo, le proviseur, et Edouard que vient de rencontrer sa mère. Celle-ci, fragilisée par des problèmes relationnels au travail, va se laisser happer dans une relation de plus en plus toxique par cet individu qui n’a de cesse de la dévaloriser, de l’isoler,  de la dresser contre sa fille pour briser la relation fusionnelle qu’elle a avec elle depuis le décès de son mari, dix ans auparavant.

DuréeToujours avec une fluidité confondante, le comédien pendant presque 1.30 h, passe d’un personnage à l’autre, sans jamais se perdre, et surtout, sans jamais nous perdre, tant les personnages sont parfaitement reconnaissables, grâce à leur timbre de voix, leurs mimiques et leur façon de se mouvoir.  Encore une fois, la preuve est faite qu’il n’est besoin de rien pour donner vie à des personnages, seulement d’un plateau nu, parfois délimité par la lumière pour créer les différents lieux où évoluent les personnages, et bien sûr, d’un texte parfaitement écrit, porté par un comédien talentueux.

Léo va aider Lisa à trouver sa place dans son environnement,  la soutenir pour affronter ses harceleurs au lycée, mais surtout Edouard qui prend de plus en plus de place à la maison. Elle parviendra à sortir sa mère des griffes de ce sinistre individu avant qu’il ne soit trop tard. Nicolas Devort a su dresser un portrait précis, documenté dirais-je, de celui qu’on peut qualifier de pervers narcissique, qui tel une araignée, isole sa proie et la met totalement à sa merci. Ayant dans ma famille proche un tel individu, je peux attester de la véracité du portrait….

Bref une création déjà bien rodée, que je vous encourage à aller voir en famille, avec des ados, pour apprécier la performance de Nicolas Devort, pas vraiment seul en scène, puisque accompagné de tous les personnages auxquels il donne vie…

Cathy de Toledo

 

 

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