Spectacle de la Cie Bazooka (76) vu au théâtre La Scierie, le mercredi 10 juillet à 13.10 h , dans le cadre du festival d’Avignon off, du 3 au 21 juillet sauf lundi
Conception : La BaZooKa
Chorégraphe : Sarah Crépin
Mise en scène : Etienne Cuppens
Interprètes : Aurore Di Bianco, Flore Khoury, Sakiko Oishi, Matthieu Patarozzi, Marie Rual, Léa Scher, Taya Skorokhodova, Julien-Henri Vu Van Dung
Création Lumières Max Sautai, Christophe Olivier
Costumes Salina Dumay, Elsa Gérant
Musiques Maurice Ravel, Bernard Hermann, Jacques Offenbach
Genre Danse (pour fantômes en lumière noire)
Durée 50 min
Tout public à partir de 6 ans
À la recherche d’un spectacle de danse, je tombe sur le teaser de Pillowgraphies. Déjà, le titre est drôle, et j’aime beaucoup le mot anglais « pillow » dont la sonorité m’évoque bien la douceur d’un oreiller moelleux… J’ai eu envie tout de suite d’aller rencontrer ces petits fantômes virevoltants sur des rythmes jazzy que nous donne à voir le teaser sur le site de la Compagnie et sur le site du Off… Rythmes que je n’ai pas retrouvés lors de la représentation, même si le Boléro de Ravel se prête tout autant à leurs évolutions !
Je découvre la Scierie, où je n’ai encore jamais eu l’occasion d’aller, alors que je fréquente régulièrement le Festival depuis une quinzaine d’années… Le vaste plateau de la salle du Hangar se prête magnifiquement à la danse.
Ils seront sept, traversant le plateau l’un après l’autre, glissant en apesanteur, puis revenant en file indienne, s’entrecroisant, d’abord sans musique. Sept fantômes espiègles, vêtus de leur drap traditionnel, avec deux grands trous noirs pour les yeux (qui font délicieusement frissonner, tant ils rappellent les masques de Scream !), magnifiés par la lumière noire. Rappelons que le principe est de donner aux surfaces blanches des reflets phosphorescents bleutés pour créer une ambiance surnaturelle. Parfait pour des fantômes ! Et ils sont ainsi bien plus jolis et plus attirants que les fantômes blancs !
Ils vont et viennent, évanescents, légers, se poursuivent, batifolent, sautillent, complotent, jouent à se faire peur. Parfois même disparaissent, ne laissant au sol qu’une enveloppe vide s’étalant comme une corolle abandonnée, qu’ils viennent « regonfler » un peu plus tard… Du coup, le Boléro de Ravel, plutôt répétitif et osons dire, un peu « rasoir », est sublimé par leurs pas de danse en lévitation… Quelques-uns parmi les plus facétieux, contre toute attente de la part de fantômes par nature silencieux, s’aventurent à quelques jeux vocaux et onomatopées au micro positionné dans un coin du plateau.
En réalité, on aperçoit un peu les pieds de danseurs, mais il n’est pas difficile de faire abstraction et se laisser emporter par la magie, magie qui s’évanouira un moment, lorsque la lumière reviendra et que tomberont les draps blancs, laissant place à la réalité des danseurs en chaire en os… !
J’ai adoré ces personnages aériens si amusants, qu’on a envie de rejoindre pour jouer et danser en toute liberté. La féerie ne dure hélas que 50 minutes, et franchement, c’était bien trop court !
Courez-y avec ou sans vos enfants… !
Cathy de Toledo