Strip, au risque d'aimer ça
Strip, au risque d'aimer ça

Spectacle de la Compagnie Libre Cours (34000) vu le mercredi 17 juillet 2024 au 11 Avignon (84) à 20h40 dans le cadre du Festival OFF d’Avignon 2024.

 

De Julie Benegmos et Marion Coutarel

Metteuse en scène : Julie Benegmos, Marion Coutarel

Artiste : Mathilde Blot

Administratrice : Carole Chassagnoux

Régie son : Alban Le Goff

Régie lumière : Gaël Rigaud, Marie Robert

 

Type de public : Tout public à partir de 14 ans

Genre : Théâtre contemporain, danse striptease, documentaire

Durée : 1h15

 

Dès l’instant où la nuit tombe, vous franchissez des petites rues sombres. Attirés par un néon rose, vous poussez un rideau de perles de ce lieu mystérieux. Une lumière tamisée et une décoration très 70s vous accueillent au cœur d’un théâtre érotique, le Chochotte. Aviez-vous déjà osé regarder ce qui se passe dans un club de strip-tease ?

Avec "Strip, au risque d’aimer ça", les comédiennes Julie Benegmos et Marion Coutarel nous plongent dans cet univers secret et intemporel mêlant documentaire, fiction et théâtre.

 

Julie Benegmos nous accueille dans une reconstitution fidèle du théâtre érotique, où elle a passé plusieurs mois sur scène. Ce spectacle n’est pas simplement un témoignage, mais une véritable immersion dans l’univers du strip-tease. Il nous fait découvrir un univers particulier, que peu de personnes côtoient. Les entretiens des strip-teaseuses nous racontent mille histoires et situations autant diversifiées que complexes. Leurs corps sur scène, bien que dénudés, gardent toujours une part de mystère, ne dévoilant jamais tout. Elle s’accepte peu à peu au scandale et offre quelque chose qui ne peut s’offrir. On se trouve réellement plongé dans ce qui se joue sous nos yeux et le seul risque est de ne plus vouloir repartir.

À travers son récit, elle démystifie les stéréotypes attachés au monde du strip-tease. Elle évoque la dualité que vivent ces femmes entre leur vie professionnelle et personnelle, souvent marquée par la nécessité de se cacher pour éviter les jugements de leurs proches.

Les entretiens avec les stripteaseuses, riches en confidences et en humour, restituent la complexité de leur métier. Au-delà des raisons économiques, beaucoup d’entre elles parlent de leur amour pour cette forme d’expression. Les travailleuses du sexe y sont présentées comme des femmes ordinaires, avec des désirs et des aspirations propres, loin des clichés dégradants. Elles sont maîtresses de leur corps et de leur destin et cette représentation brise les tabous et les préjugés.

Le public s’installe sur le plateau, à proximité des actrices, devenant partie intégrante de la performance. Les spectateurs sont invités à se placer non seulement dans la peau des clients, mais aussi dans celle des stripteaseuses. Lors de cabines privées, des casques de réalité virtuelle sont même proposés. Cette perspective permet d’observer la société à travers leurs yeux, offrant une compréhension plus nuancée de leur réalité.

Le public ressort touché, avec une nouvelle compréhension et peut-être même un nouvel amour pour cet univers fascinant. On le ramène forcément à soi, on se demande si on serait capable. On remet en question notre rapport à notre corps et sa vision de la nudité, du fantasme, etc.

Le spectacle rappelle la liberté et la complexité de l’être humain. C’est important de s’assumer et de vivre selon ses propres désirs. Une expérience inoubliable qui est à la fois visuellement et émotionnellement profonde.

 

Clara ROCHE

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