Trois contes et quelques 
Trois contes et quelques 

Spectacle par le groupe Merci (31), Vu à la manufacture (Musée Angladon) le 19 juillet 2024, à 10h30, dans le cadre du festival Off d'Avignon. 

 

Texte : Emmanuel Adely
Mise en scène et scénographie : Joël Fesel 
Interprètes : Georges Campagnac, Pierre-Jean Etienne & Raphaël Sevet
Genre : Théâtre contemporain
Public : à partir de 12 ans
Durée : 1h15

 

Ce spectacle est la surprise de ce festival, à tout point de vue. Déjà, commençons par le lieu. Croyant que c'était à la manufacture même, j'ai été invité à me rendre dans un musée. Situé à 20 minutes de la Manufacture, l'entrée du Musée était bondée. Ce spectacle, je l'ai sélectionné la veille en feuilletant le journal du Off. Le titre et l'affiche m'ont attiré, sans bien me rendre compte de ce qui m'attendait. L'un des deux portails s'ouvre, le public rentre.

 

La représentation se déroule dans la cour du Musée. Pour vous asseoir ? Surprise encore : des chaises de camping, et quelques coussins sur les marches d'escaliers ou les rebords de la terrasse sont à votre disposition. Face à vous, un terrain en faux gazon est dressé. Quelques petits drapeaux de golf y sont plantés et numérotés. Enfin, autre surprise ; tout cet espace scénique est délimité par un ruban en plastique jaune et noir, tel une scène de crime, pour éviter toute contamination de la scène par un public voyeur et curieux. Mais le plus surprenant reste un personnage assis sur un trône placé sur une élévation, elle aussi recouverte par du faux gazon. Ce dernier, habillé d'un costume solaire et royal d’antan, a bien l'air de s'ennuyer. Par la suite, une fois que le spectacle commence, les deux portes du grand portail s'ouvrent et laissent place à une sorte de minitracteur qui fera tomber, en avançant, l'une des sécurités de la scène. Dessus, deux individus y sont installés. La machine s'arrêtant net, les protagonistes y descendent et dans un long silence... Commencent à conter la première histoire. 

Avec cette mise en scène, et cette scénographie, les contes de notre enfance revus et modernisés sont friands d'idées géniales et astucieuses. De quoi vous faire bien imaginer les histoires déclamées. Le lieu est loufoque et les personnages qui le composent en sont tout autant. Avec quelques objets, qu'ils soient gros ou petits, les conteurs vous font rire, sourire... quitte à créer, par moment, un malaise sur certains passages. On s'éloigne du culte de Disney et de ses récits gentillets... on se rapproche des mythes brutaux de Charles Perrault avec un vocabulaire actuel et compréhensible. Les ingrédients de cette création ? Des situations absurdes, des objets cachés, un noble silencieux (captivant par sa présence), sans oublier ces excellents conteurs complètements farfelus... bref un savant mélange théâtral qui touchera jusqu'à votre inconscient, puisque trois jours après l'avoir vu rien n'est oublié. N'hésitez pas, laissez vous surprendre par ces trois contes quelque peu revus et corrigés !

 

Maxime Farsetti

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