Festons (théâtre cousu de fils poétiques)
Festons (théâtre cousu de fils poétiques)

Un spectacle de la compagnie le Bruit des Racines (69) et vu au Théâtre de la Petite Croisée des Chemins (75) le 29 octobre 2024.

 

Ecriture, interprétation, création textile : Fontencomble

Mise en scène : Eva Misfud

Musique, sonorisation, mixage : Rod & Tomly

Genre : Théâtre performance

Public : Tout public

Durée : 1H

 

C’est lors d’une expo commune que Fontencomble m’a parlé de son spectacle. Elle avait quelques dates sur Paris. C’est donc tout naturellement que je lui ai proposé de le chroniquer.

 

« Festons » raconte l’histoire d’un culbuto, empêché et pataud, attachant et drôle. Un clown qui se débat pour tisser un lien avec lui-même, avec les autres, avec le dehors. Fontencomble, dans sa robe-tunique pleine de ressources, incarne Culbuto. Un abat-jour chinois customisé en œil représente, sous forme de voix off et nasillarde, le dehors c’est-à-dire, l’administration et ses injonctions. Les liens à tisser sont signifiés par le matériel textile dont Fontencomble a fait son autre métier.

On voit donc Fontencomble doublement œuvrer, à la fois en comédienne et en créatrice textile. Tous les accessoires ont été créés par ses soins. La mise en scène, portée par une autre plasticienne de ma connaissance, Eva Misfud, met en valeur cette deuxième compétence et optimise l’espace de ce théâtre de poche. Ce sont les pelotes de laine avec lesquelles Culbuto joue, s’emmêle pour mieux se libérer ; c’est aussi ce joli portique qui permet de tendre la laine pour dessiner une portée musicale protectrice ou une porte-vulve-auréole du plus bel effet.

Le texte est très beau, très poétique. Mais c’est peut-être là que le bât blesse. Si Fontencomble le déploie avec aisance et une palette complète de tonalités, ce n’est pas un texte théâtral. J’ai parfois eu du mal à en saisir l’intention, d’autant qu’il part un peu dans tous les sens. La metteuse en scène, sans doute consciente de cette difficulté, a eu l’idée de souligner à maintes reprises le texte par le geste et l’accessoire. Mais cette astuce crée une redondance ennuyeuse.

 

« Festons » est une ode à la liberté. A celle de vivre en dehors des impératifs sociaux dominants. L’esthétique est belle dans tous les domaines artistiques abordés. Mais à mon sens, « Festons » est moins un spectacle qu’une performance.

 

Catherine Wolff

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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