L'avare
24 oct. 2024Spectacle de la Compagnie Philippe Person vu le 22/10/2024 au Lucernaire à 18h30.
Auteur : Molière
Comédiens : Marie Dubois-Poulain, Alicia Frugier, Marie Gamarra, Blanche Gilistro, Gabriel Granet, Cecilia Gully, Margot Heckmann, Basile Jean, Blaise Jouhannaud, Émile Kosseim, Antoine Maabed, Lola Maniere, Zoe Mesnage, Estelle Nerant, Gwendal Noat, Leana Nolan, Ambre Olive, Arthur Potel, Alexandre Saint-Etienne, Prasanna, Lisa Templeraud, Bastien Viera et Valentin Yverneau
Mise en scène : Florence Le Corre et Philippe Person
Type de public : Tout public
Genre : Théâtre
Durée : 1h10
L’avare est un grand classique de Molière, plein de retournements de situation, de coïncidences et de quiproquos, avec un léger fond de réflexion sur l’avarice et les rapports familiaux.
Cette pièce intemporelle nous est présentée dans une version légèrement simplifiée par les élèves de l’école du Lucernaire en train de terminer leur cursus. Pour ma part, je sens dans leur jeu toute leur fougue et leur jeunesse et qu’ils font de leur mieux, mais cela ne suffit malheureusement pas pour mettre en valeur ce texte. Le contexte nous force à accepter le casting plus que bancal et la qualité de jeu très hétérogène (encore que le théâtre n’offre aucune réduction pour cette performance-école), mais la mise en scène ne rattrape absolument pas l’immaturité des comédiens. Le texte est tout du long pris au premier degré de l’émotion, ce qui ne laisse la place à aucun personnage de se construire. Je ne vois rien d’autre que des comédiens en train de réciter des répliques, criant dès que les personnages sont contrariés et déclamant à toute vitesse le reste du temps.
La mise en scène passe complètement à côté de la puissance du texte et n’entre que très rarement dans la spécificité de son comique et de son univers. Elle se prétend moderne, mais elle se contente de saupoudrer ici et là le texte d’éléments anachroniques, comme une alarme automatique, un téléphone ou un agent en trottinette, et base ses effets comiques sur des accessoires ridicules et sur le ressort ultra-classique qui consiste à lancer des éléments sonores hors contexte, comme la fameuse musique de western lors d’une altercation. Cela arrache parfois quelques rires, mais achève de casser tout rythme, toute intensité dramatique et toute la profondeur comique que le texte pourrait permettre de développer. Au final, les plus jeunes rigolent parfois sous l'œil bienveillant de leurs parents, mais la pièce n’offre guère plus à son public.
Alexandre SAINT-DIZIER