Médéa Mountains
Médéa Mountains

Un spectacle produit par La Compagnie 111 (31) et vu au Théâtre des Quartiers d’Ivry le 16 octobre 2024.

 

Conception, texte et interprétation : Alima Hamel

Scénographie, mise en scène : Aurélien Bory

Lumières : Arno Veyrat

Genre : théâtre.

Public : Tout public

Durée : 1H

 

Je suis allée au TQI, une expédition pour moi, voir le dernier opus d’Aurélien Bory. J’ai surtout découvert Alima Hamel dans un récit autobiographique poignant, admirablement incarné et mis en scène.

 

Le récit prend sa source dans le décès « par mort violente » de la plus jeune sœur d’Alima Hamel, Daoud, lors de la décennie noire en Algérie. Alima Hamel, par sa trajectoire d’émancipation, n’a pas pu lui dire au revoir. Depuis ce tragique évènement, en 1997, Alima Hamel chante. Après 19 ans d’absence à Médéa, la ville maternelle où les sœurs ont été contraintes de résider - patriarcat aidant - Alima Hamel retrouve ses trois autres sœurs et pose enfin des mots en ultime hommage à Daoud.

 

Le texte, tout pudique qu’il soit, n’est pas sans faire penser au film « Mustang ». La narration alterne avec des chants en arabe. La voix, sonorisée, est envoûtante et rocailleuse, éthérée et tellurique. Il est dommage qu’elle soit accompagnée d’une musique au synthé assez déplaisante.

La mise en scène, très sobre, magnifie l’histoire. Une simple allemande en papier constitue le seul décor. Elle est chaudement éclairée, tantôt de face pour restituer la lumière des montagnes de Médéa, tantôt à rebours pour jouer des ombres chinoises. Toujours, elle sert de support d’écriture. C’est l’aérographe qui dessine, en autonomie, une carte ; c’est Alima Hamel qui tague des lettres ou une silhouette de la même encre que celle dont elle s’enduit le corps. L’ensemble finit par composer le plus beau rituel qui soit.

« Médéa Moutains » est un spectacle d’une grande intensité dramatique et qui donne à voir une nouvelle façon de représenter l’autobiographie.

 

Catherine Wolff

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