Nos matins intérieurs
Nos matins intérieurs

 Un spectacle produit par le Collectif les Petit Travers (69) et vu à la Villette (75) le 14 novembre 2024.

 

Ecriture : Julien Clément et Nicolas Mathis

Mise en scène : Nicolas Mathis 

Texte et direction d’acteurs : Jean-Charles Massera 

Conception musicale : Christophe Collette

Musique : Quatuor Debussy

Jongleurs : Eyal Bor, Julien Clément, Rémi Darbois, Amélie Degrande, Bastien Dugas, Alexander Koblikov, Taichi Kotsuji, Carla Kühne, Emmanuel Ritoux, Anna Suraniti

Création lumière : Arno Veyrat 

Mise en scène: Julien Clément

Circassiens : Collectif les Petits travers

Musique : Quatuor Debussy

Genre: jongle, musique, danse

Public : tout public

Durée : 1h30

 

Il est des noms de compagnie si jolis qu’ils donnent à eux seuls l’envie d’en découvrir l’univers. "Petit Travers", vous, cela ne vous aurait-il pas tenté ? Et "nos matins intérieurs", titre de leur spectacle ?

 

Dans ce monde de bruit et de fureur, il s’agit de s’interroger sur la pertinence de la beauté et du collectif. Dix jongleurs accompagnés du quatuor Debussy s’emparent de la question. La jongle à la balle est bien sûr centrale mais pour tenir une heure et demi, le spectacle ne s’y réduit pas, loin s’en faut. Sur une scène classique dépouillée que seuls habitent des cubes, la mise en scène réserve de belles alternances rythmiques : ce sont ces cubes que l’on déplace, que l’on empile et qui dessinent des espaces de jeu et des perspectives mouvantes ; c’est la succession de scènes parlées (sonorisées) ou jonglées ; c’est le changement d’objets de jonglage avec l’apparition des bâtons ; c’est enfin, à cette discipline circassienne, l’adjonction de la musique, de la lumière et de la danse.

J’ai particulièrement aimé les tableaux groupés dans lesquels les balles s’envolent à la même hauteur, de façon absolument synchrone, pour suggérer des notes sur une portée musicale. La scène où le jeu des bâtons évoque de grands oiseaux dans une lumière jaune est très onirique. Le groupe de parole sur les affres obsessionnels de la jongle est désopilant malgré le fond de triste vérité qu’il relate. Enfin, le final qui explore le mentalisme est très réussi.

Vous l’aurez compris : malgré certaines longueurs, « nos matins intérieurs » est un fort joli spectacle, gracieux, intelligent et émouvant.

 

Catherine Wolff 

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