Moya
27 déc. 2024Un spectacle produit par Zip Zap Circus (Afrique du Sud) et vu à l’Espace Chapiteau de la Villette le 26 décembre 2024.
Metteur en scène : Brent van Rensburg
Compositeur : Josh Hawks
Collaborateurs : Nikolas Pulka, Sabine van Rensburg, Brin Schoellkopf
Circassiens : Jason Barnard, Luqmaan Benjamin, Bridgette Berning, Jacobus Claassen, Masizakhe Kovi, Vuyani Lottering, Akho Narwele, Phelelani Ndakrokra, Matthew Risk, Lukhanyo Samson
Chorégraphie : Adèle Blank
Costumes : Catherine Lourioux
Genre : cirque et danse
Public : tout public
Durée : 1H15
Du cirque venu de la lointaine Afrique du Sud ? Est-il meilleur remède à la sinistrose ambiante ?
Ils sont dix sur scène, neuf garçons et une fille. Ils évoluent, face au public, devant un cyclo au décor résolument urbain. La musique -rap, sud-africaine ou de Gabriel Faye- et la danse -hip hop acrobatique-sont omniprésentes. La lumière, chaude en formation groupée, prend une teinte et une architecture particulière (gobos, douches) pour accompagner les numéros solos.
En collectif ou en solo, les circassiens sont d’une virtuosité rarement égalée tant dans la maîtrise de leur discipline que dans la vitalité déployée en parfaite synchronicité avec la musique. J’ai particulièrement apprécié, en collectif le tableau de gumboot (les pantalons aux couleurs du drapeau sud-africain révélant la dimension politique de la danse), en duo le numéro de jongle sur planche, et en solo la performance à la roue et à la sangle. Si ces moments ont particulièrement retenu mon attention c’est peut-être qu’ils montrent, en plus de la parfaite technicité, un petit peu d’émotion.
C’est là, à mon sens, que le bât blesse. Il n’y a pas vraiment de narratif. Et malgré la modernité totale de la prestation, la mise en exergue du numéro pour le numéro opère comme un retour anachronique au cirque traditionnel. La poétique et l’émotion manquent cruellement, du moins à la distance où nous étions. C’est dommage.
« Moya » du Zip Zap Circus est un spectacle irréprochable dans son côté spectaculaire. Le public a ovationné à tout rompre. Mais de mon point de vue, c’est un show dépourvu d’authenticité.
Catherine Wolff