Brûler d'envie
30 janv. 2025Un spectacle produit par la CNAC (51) et vu à l’espace Chapiteau de la Villette le 30 janvier 2025.
Mise en scène : Martin Palisse et David Gauchard
Circassiens : Jouad Boukliq, Heather Colhan-Losh, Antonin Cucinotta, Uma Pastor, Marine Robquin, Mano Vos
Scénographie : Martin Palisse
Lumière : Alix Veillon et Jean Ceunebrouke
Musique originale : Pangar
Genre : cirque contemporain
Public : Tout public à partir de 10 ans
Durée : 1H20
J’ai souscrit à mon rituel annuel : découvrir le spectacle de fin d’études du CNAC. « Brûler d’envies » est une édition aussi déroutante que décevante.
Déroutante par la composition de la troupe, six circassiens (trois hommes et trois femmes) au lieu de la douzaine habituelle. On aimerait savoir ce qui motive un effectif si réduit : abandon d’études, mésentente de la promotion ou niveau insuffisant pour se produire ? J’ai des doutes concernant la dernière assertion tant les critères d’admission à Châlons sont drastiques. Mystère donc, mais qui n’est pas sans répercussion sur la mise en scène écrasante.
Le spectacle se déroule en deux parties. La première est excellente. Il s’agit, à travers une dystopie politique, de nous de faire perdre nos repères. Plongés dans le noir, baignés dans un son électronique passablement angoissant, tandis qu’une voix off entonne une litanie sur la descente aux enfers, nous percevons au gré de torches rouges, des mains, des pendus, des esquisses de gestes. La scène dure vingt minutes environ et augure du meilleur.
La lumière se fait, assez blafarde. La piste est nue, seulement habillée de quelques agrès : double mât chinois, cannes, corde et deux praticables constitués de boîtes lumineuses. Dans un esprit expérimental, la technique -sons et lumières- reste très présente. Mais il ne se passe pas grand-chose. Les scènes collectives manquent précisément de collectif et de cohérence. Les « numéros » sont à peine ébauchés. Il n’y a pas d’émotions, juste des saccades. Les costumes asymétriques ajoutent inutilement de la laideur. Les jeunes gens ne sont pas en cause ; ils ne font que ce qu’on leur demande de faire. Mais c’est très frustrant. Seules exceptions, les acrobaties sur canne et au sol de Jaouad Boukliq et l‘histoire d’amour d’Antonin Cucinotta et d’Uma Pastor sur mât chinois, entre danse et acrobatie.
J’ai rarement vu un spectacle en telle contradiction avec son titre. « Brûler d’envie » ? J’ai plutôt suffoqué d’ennui et de peine pour ces jeunes talents qui auraient mérité, pour un début de carrière, d’une toute autre mise en valeur.
Catherine Wolff