Huellas
16 janv. 2025Un spectacle produit par la Compagnie Hold up & Co (49) et vu au Théâtre du Rond Point le 15 janvier 2025.
Mise en scène : Olivier Meyrou
Circassiens : Matias Pilet et Fernando Gonzàlez Bahamóndez
Scénographie : Bonnie Colin
Lumière : Sofia Bassim
Musique: Karen Wenvl et Daniel Barba Moreno
Regard scénographique : Nicolas Mouzet-Tagawa
Genre : cirque contemporain
Public : tout public
Durée : 1H
C’est tout à fait inédit un mois de janvier si dense en propositions. J’ai dû refréner mes envies et opérer des choix drastiques. Avec « Huellas », j’ai eu un sacré flair !
Un chant chamanique accompagné de percussions s’élève dans un noir profond et nous véhicule loin dans le temps, à l’aube de notre humanité. Des découpes lumineuses illuminent de façon intermittente un homme qui s’essaie à la bipédie. Sa carrure massive, ses longs cheveux noués, sa mâchoire proéminente désignent, à n’en pas douter, un homme de Néandertal. Malgré ses efforts acrobatiques, il lui faudra attendre l’arrivée d’un homme plus petit, svelte et rasé, un Sapiens assurément, pour parvenir à maintenir son équilibre. Sur un plateau entièrement recouvert d’argile, nos deux compères vont retracer nos apprentissages : la découverte de l’altérité, de l’art (le portrait en argile, les peintures corporelles, la danse), de l’environnement (la chasse aux moustiques bruités par la chanteuse est désopilante), de la bagarre bien sûr et de la force virile (scène mémorable), du rire et de la tendresse.
Ce plateau argileux est génial tant il ouvre les possibles d’un point de vue narratif et acrobatique. Dans cette discipline comme dans la danse, les deux interprètes font preuve d’une folle inventivité. Le spectacle est muet mais la précision des corps et de la pantomime des deux circassiens se passe allègrement de tout discours. La musique (chant, percussions, guitare) et les jeux de lumières (noir profond, découpes, pleine lumière jaune ou entre chien et loup) participent du mystère. C’est poétique, drôle et bluffant.
« Huellas » est un spectacle tout simple mais d’une force inouïe et qui fait surgir en nous des souvenirs immémoriaux.
Catherine Wolff