Jeune fille cherche maison douce où pratiquer son piano
28 janv. 2025Spectacle de la compagnie Le Bureau du classique (45) vu le 26 janvier 2025 à 15h au Théâtre du Balcon dans le cadre du festival Fest'hiver 2025
Interprètes : Claire Mazard, Susanna Tiertant
Texte et mise en scène : Amandine Sroussi
Compositions et arrangements : Susanna Tiertant
Scénographie : Claire Jouët-Pastré
Costume : Nadège Bourmaud
Création son : Aurélien Dalmasso
Création lumière : Sébastien Lebert
Public : Tout public à partir de 10 ans
Genre : Théâtre musical
Durée : 1h10
Dans un salon bourgeois, aux meubles recouverts de draps blancs, une jeune femme enceinte nommée Myrtille fait son entrée, un panier à la main. Ce panier contient l'urne funéraire de Framboise, l'ancienne propriétaire des lieux. Mais dans cet espace empreint de silence et de mystères, Framboise ne s'est pas tout à fait éteinte. Elle réapparaît, et avec elle, son histoire se révèle, entre récits, musiques et chansons.
Framboise, c'est une femme marquée par les interdits, par une société qui a voulu contenir ses aspirations. Sa mère lui interdit de jouer de la contrebasse, jugeant cet instrument non adapté à une femme. Sa tante, quant à elle, lui défend de jouer au ballon, comme si l'éveil de son corps féminin devait se soumettre à des règles absurdes. Mais Framboise ne s'est pas laissé enfermer. Femme de cœur et de combat, elle a transformé sa maison en un refuge : la « maison douce », un lieu où elle a aidé et accueilli des femmes en difficulté, leur offrant soutien et espoir.
C'est aussi dans cette maison que Myrtille, jeune pianiste du conservatoire, a trouvé un havre. Ici, elle pouvait jouer du piano en paix et s'épanouir. Cet héritage musical et humain se prolonge tout au long du spectacle, sublimé par des morceaux à la contrebasse, au piano, et par des chansons envoûtantes. Les mélodies d'Anne Sylvestre, Brigitte Fontaine, Barbara, Yvette Guilbert, Dalida et Juliette créent un univers sonore à la fois gai et émouvant. Les deux interprètes dansent, chantent, et insufflent une énergie communicative à cette histoire hors du commun.
Le moment avec le fœtus est surprenant et doté d'une certaine poésie. Cette scène contraste par sa douceur avec la gravé du thème qu'elle aborde, ajoutant une profondeur supplémentaire à l'ensemble. Et c'est là tout le talent du spectacle : évoquer des sujets graves – des thèmes très féminins et féministes – avec légèreté, humour et vitalité.
Les deux comédiennes brillent par leur talent et leur complicité. Elles sont drôles, émouvantes, et débordantes de vie. Le public ressort de la salle le sourire aux lèvres, transporté par une énergie positive. Et pourtant, il emporte avec lui une réflexion sur des enjeux profonds.
« Jeune fille cherche maison douce où pratiquer son piano » est un spectacle à la fois léger et puissant, une œuvre qui réchauffe le cœur tout en éveillant les consciences. Une expérience à ne pas manquer !
JDM