Big Mother
08 févr. 2025Spectacle de Mélody Mourey, vu le vendredi 07 février à 19h au Théâtre des Béliers Parisiens
Autrice et metteuse en scène : Mélody Mourey
Avec en alternance : Etienne Beydon, Patrick Blandin, Ariane Brousse, Benoît Cauden, Éric Chantelauze, Solène Cornu, Guillaume Ducreux, Axel Huet, Jordi Le Bolloc’h, Marine Llado, David Marchal, Karina Marimon, Laurence Oltuski, François Pouron, Marie-Laurence Tartas, Enora Texier, Laëtitia Vercken
Scénographie : Olivier Prost
Musique : Simon Meuret
Lumières : Arthur Gauvin
Costumes : Bérengère Roland
Vidéos : Édouard Granero, Laure Cohen et Emmanuelle Buchet assistés de Clémentine Kosh
Public : Tout public à partir de 12 ans
Durée : 1h45
Il n’y a que la fiction qui puisse encore changer quelque chose.
Julia Robinson, Kate Blackwell, Owen Green et Alex Cook forment l’équipe de la division politique du journal New York Investigation. Ensemble, ils sont prêts à tout pour révéler la vérité. Dans un contexte politique déjà fragile, un scandale éclate et la position du Président des États-Unis est remise en cause. Avide de vérité, l’équipe de journalistes tente de démêler l’affaire, mais se retrouve embarquée dans un scandale politique qui dépasse tout ce qu’ils auraient pu imaginer. Une affaire qui mêle la manipulation de masse et la sécurité de l’État. « Leur vie est en péril. La démocratie aussi. »
Les lumières s’éteignent, le spectacle commence. Les comédiens affolés s’épuisent sur scène. C’est la fin de l’histoire. C’est grâce aux flashbacks qui vont suivre que les spectateurs comprendront cette scène d’ouverture énigmatique, mais poignante. Même sans savoir qui sont ces personnages, ce qu’ils font, pourquoi ils sont là. On est scotchés. À la manière d’un journaliste, le spectateur veut analyser, décortiquer, savoir et surtout comprendre. Le rythme soutenu de la pièce nous cloue sur notre siège, le souffle court, les sens en alerte, plus attentifs que jamais.
« Big Mother », c’est le cinéma au théâtre. Les scènes s’enchaînent parfaitement entre différents lieux et époques, à l’instar des séries américaines. Le travail remarquable du son et de la lumière renforcent cette impression cinématographique. La scénographie épurée est complétée par les écrans diffusés au fond de la scène, qui représentent tantôt l’intérieur d’une maison, tantôt une agence de communication, mais qui surtout représentent les écrans qui s’immiscent dans notre quotidien. Le journal télévisé, les textos, les appels, tous ces éléments s’affichent sur les murs tout au long du spectacle. Les personnages, brillamment incarnés par les comédiens talentueux, sont écrits avec une grande justesse et résonnent particulièrement aujourd’hui dans leur singularité.
« Big Mother » démontre avec brio les dangers que représente le monde connecté dans lequel nous vivons aujourd’hui. C’est un spectacle important qui questionne la responsabilité de la presse et des politiciens.
Vous pouvez tuer le messager, vous ne tuerez pas le message.
Marceline WEGROWE