Pendant ce temps, à Montréal
Pendant ce temps, à Montréal

 Spectacle de la compagnie Bromios (84) vu au Théâtre du Chien qui Fume (Vaucluse) le 23 février à 16H30.

 

Texte et mise en scène : Hugo Valat

Comédiens : Léo Bacle, Camille Salommez, Colin Sinoussi, Lou Spath-Gansoinat, Clément Tranchepain, Oksana Zhuravel-Ohorodnyk

Création sonore : Marin Laurens

Genre : Théâtre

Public : Tout public à partir de 12 ans

Durée : 1H25

 

De la folie, de la peur, du désir, de la confusion et de la souffrance. Voilà tous les états possibles du doute que nous traverserons tout au long de « Pendant ce temps, à Montréal ». D'abord, on se perd dans la forêt. Puis l’on comprend que l’on s'égare surtout nous-mêmes aux travers d’émotions qui font simplement de nous des êtres humains.

 

La première victime de la situation est le sanglier dont le dernier souffle causera la séparation de Nina et de son frère Sam. J'ai trouvé cette forêt inquiétante, noyée dans une brouillard perpétuel.
La scène est hantée par des personnages dont les intentions restent inconnues. Ils hanteront Nina et Sam ainsi que le personnage de Camille Salommez, un homme ayant perdu son chien mais aussi bien d’autres choses dans cette forêt. Selon moi, les feuilles des arbres sont comme une source de réconfort. Mais  aussi un peu comme une drogue : plus on les consomme, plus notre conscience se perd. Le doute engendre aussi une forme de dépendance : la peur d’être seul nous pousse à des choix illogiques.

Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est cette touche de légèreté et de comédie malgré l’ambiance et la mise en scène assez sombres et pesantes. On observe une dichotomie marquée entre deux figures : la chasseuse et la sorcière.
Sam et Nina sont confrontés à un choix : suivre le risque, la curiosité et le désir, ou bien la protection, la rationalité et la conscience du réel. Chacun empruntera une voie différente, avec un même but : se retrouver.

Doit-on éprouver de la peine pour ces personnages ou s’en amuser ? Leur situation est si improbable... C’est cet entre-deux qui est bien et qui trouble le public. En sortant du spectacle, on aura la sensation de s’éveiller d’un sommeil indéfinissable : rêve ou cauchemar ?

Je recommande d'aller voir ce spectacle, pour l'énergie des acteurs, pour l'originalité et la surprise que nous procure la pièce ainsi que pour la mise en scène qui met en valeur les personnages. Il paraît que la pièce a beaucoup évolué par rapport à la précédente saison et c’est pour le plus grand plaisir du public.

 

Killian ZHAR

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[Chronique réalisée dans le cadre d'un partenariat avec Avignon Université, par les étudiants du Master Culture & Communication]

 

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