C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule
C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule

Spectacle de la Compagnie Les Estivants (13) vu le 4 mars 2025 au Théâtre d’Arles.

 

Mise en scène et écriture : Johana Giacardi

Avec : Anaïs Aouat, Anne-Sophie Derouet, Naïs Desiles, Johana Giacardi et Edith Mailaender

Conception, décors et accessoires : Johana Giacardi et Camille Lemonnier

Création costumes : Tatiana Bertaud, Johana Giacardi et Camille Lemonnier

Création Lumières : Lola Delelo

Création sonore : Juliette Sebesi

Technicien son : Antoine Perrin

Genre : Théâtre citoyen

Public : à partir de 15 ans

Durée : 1h20

 

J’avais pris ma place en début de saison et je ne me souvenais plus ce que j’allais voir ce soir ! Je relis vite fait la présentation du spectacle dans le programme : le spectacle est conçu autour du concept de l’émission radiophonique « Allo Macha » qui a accueilli les confidences d’auditeurs nocturnes, de 1977 à 2006. Moi qui n’avais déjà pas trop envie de sortir ce soir, j’aurais rêvé d'un programme plus enjoué, et avouons-le avec un engagement moins déprimant !

 

Me voilà donc au théâtre, je regarde mon placement « F3 », ça va, bien placée ce soir ! Mais en fait, pas du tout : nous sommes invités à nous installer sur le plateau, sur un dispositif scénique circulaire sur 3 rangs de gradins ! On nous distribue des paroles de chansons, en anglais, que nous serons, bien entendu, conviés à entonner plus tard !

Johana, créatrice du spectacle, et aussi comédienne, nous explique que nous allons être invités à faire des confidences, sans obligation bien sûr, comme au bon vieux temps de l’émission « Allo Macha » afin de s’autoriser à aller mal ensemble… parce que c’est quand même mieux que d’aller mal tout seul ! Et tout le monde rit… le ton est donné !

Je ne veux pas trop dévoiler d’éléments tant chaque moment du spectacle m’a conduit de surprise en surprise et a suscité des émotions mêlant nostalgie, sourire, larmes et fou rire.

Le dispositif scénique permet de voir les autres spectateurs et de partager les émotions de chacun qui circulent dans ce « circulaire » !

Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Qui est qui ? Qui est comédien, qui est spectateur participant ? Qui dévoile sa vie, qui se cache derrière un rôle ? Chacun cherche sa place, qui la trouvera ?

Le rythme est enlevé ; les costumes, qui se révéleront si importants, sont drôles !

Il y a tant de sincérité dans les propos, tant d’à-propos dans la manière d’amener les choses, tant de comique de situation dans le dramatique, tant de réflexions suggérées sur des sujets actuels, graves mais traités avec humour.

Johana ne nous lâchera pas, nous serons régulièrement interpelés. En sortant du théâtre j’ai vraiment l’impression d’avoir partagé ce temps suspendu intense avec une communauté, ça fait du bien en ce moment !

Bref, je n’ai pas regretté mon déplacement, cela faisait longtemps qu’à la fin d’un spectacle, je ne m’étais pas dit « mais c’est déjà fini ? »… on aurait tant eu à partager encore !

C’est un spectacle plein d’énergie, qui fait du bien. Les félicitations des spectateurs à la fin étaient tellement sincères. Une dame a confié à Johana : - « J’étais vraiment déprimée en arrivant, je traverse des choses difficiles et ce que j’ai vu m’a fait tellement de bien ! ».

 

À conseiller sans modération !

 

Marie-Pierre Husson

 

 

 

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