Caravan

Spectacle de la Compagnie Crescendo (40), vu le mardi 11 mars à 21 h au Théâtre Funambule à Paris.

Mise en scène : Pierre Loup Meriaux

Comédiens : Pierre Duchesne, Pierre Loup Meriaux, Augustin De Winter en alternance avec Clément Boecher, Manon Matyjasik, Anais Alizon, Amael Godin et Ewane Meunier

Lumières : Louis Zumkeller

Genre : Théâtre musical

Public : Tout Public à partir de 5 ans

Durée : 1h30

« Si jamais tu entends l’orage retentir, pense à moi »

Nous sommes dans les années cinquante. Charlie habite à la campagne. Pour s’évader du silence pesant qui les étouffe dans la maison familiale, Charlie et sa sœur Alice inventent des histoires. Charlie aime la musique, plus que tout. Plus que la campagne, plus que le silence. Un jour, il n’en peut plus. Il décide de tout quitter, de partir à Paris pour devenir « le batteur le plus célèbre du monde ». Il va découvrir la vitesse du rythme de la capitale et du jazz, et s’y abandonner. Enfin, le silence n’est plus. Charlie rejoint un club de jazz populaire, où il fait des rencontres qui changeront sa vie, pour le meilleur, ou pour le pire. Le chemin de Charlie nous amène à réfléchir à ses côtés ; que valent vraiment les sacrifices au nom de la réussite ?

La Compagnie Crescendo, formée autour de dix comédien.nes talentueux, s’est formée à la sortie des Cours Florent. « Caravan » est l’œuvre qui les a réuni.e.s.C’est une pièce sur laquelle iels travaillaient ensemble pendant leurs études, qui a vu le jour en 2020, et qu’iels rêvent de continuer et d’approfondir en sortant. La Compagnie Crescendo, c’est la fusion du théâtre et de la musique, deux passions qui leur tiennent particulièrement à cœur.

La scène est déjà occupée lorsque le.a spectateur.ice entre dans la salle. Affalée sur une chaise, Joséphine (Manon Matyjasik) laisse doucement s’envoler les papiers qu’elle tient dans la main, mélancolique, le regard dans le vide. Une vingtaine de partitions jonchent la scène et volent jusqu’au public assis au premier rang. Un homme en costume élégant est en train de griffonner sur une feuille. Le spectacle commence alors que Joséphine se met à chanter doucement, et le spectateur est immédiatement captivé par sa beauté et sa voix envoûtante.

Avec la batterie dressée au milieu de la scène, entourée du piano, de la contrebasse et du saxophone, la scénographie épurée est semblable à celle que l’on pourrait retrouver dans un concert. Le.a spectateur.ice croit être entré dans un théâtre, mais iel se retrouve transporté dans un club de jazz des années cinquante.

Les comédien.es et musicien.es nous entraînent avec un dynamisme impressionnant dans cette histoire de passion et d’acharnement. L’ajout de la musique en direct, par les talentueux comédien.nes, offre au spectacle une énergie nouvelle et captive l’attention du spectateur jusqu’à la fin. On en sort avec des étoiles plein les yeux.

Dans cette petite salle aux airs de cabaret, les émotions sont décuplées. On rit avec les personnages, et on pleure aussi, on vibre de passion. « Caravan », ébouriffant et touchant, nous offre une histoire haute en couleur, le tableau d’une passion de la musique grâce aux talents des comédien.nes et musicien.nes.

Aujourd’hui, après quatre ans d’existence et de travail acharné, « Caravan » nous envoûte à Paris et sera cet été présenté pour la saison 2025 du Festival d’Avignon. Un spectacle à ne pas rater.

Marceline WEGROWE