Le cabaret de l'invisible

Spectacle de la compagnie  Machine Double (84) vu le 15 février 2025 à La Caves des passages (84) à 21h. 

Interprètes : Charlotte Micheneau Woehling et Florian Martinet

Genre : Marionnette et musique 

Public : destiné à un public adulte  

Durée : 40 min  

J’ai eu la chance d'assister au spectacle enivrant « Le Cabaret des Invisibles » par la compagnie Machine Double. Une prestation des plus uniques mêlant musique et art de la marionnette. Une expérience en trois actes qui traite d’alcoolisme, de solitude et de prostitution. 

Dans l’espace scénique de La Caves des Passages à Avignon, il n’y avait qu’une vingtaine de chaises pour assister à la représentation. De manière très intimiste, ce spectacle m’a transportée dans trois récits distincts. Le premier acte, nommé le « Cubi », a pour inspiration certains poèmes de Bernard Dimey. Qualifié par Florian Martinet comme un « théâtre de comptoir pour un marionnettiste et son cubi de vin rouge », cet acte est plus que marquant. Alors que tout le monde dans le public tenait un verre de vin ou une pinte de bière,  on observait un alcoolique parler à son alcool. Admirable comme une poche en plastique peut transpirer autant d’émotions et refléter le paradoxe de l'alcoolisme.

Le deuxième acte, intitulé « Le déjeuner du matin », est inspiré des poèmes de Jacques Prévert. Ce théâtre d'ombre, mis en scène et interprété par Charlotte Micheneau Woehling et Florian Martinet, m’a transporté dans l’univers de la solitude. La chanson d’Anne Sylvestre, « Les gens qui doutent »,  à la fin de l’acte, m’a tout particulièrement émue tant elle illustrait à merveille la séquence.

L’acte 3, « Les Gourgandines » est un solo pour une marionnettiste et sa pâte à pain. Racontée en provençal, cette scène vous transporte dans un univers déstabilisant et unique. Le mélange de la clarinette, de l'accordéon et de la voix m’a tout particulièrement bouleversée. 

Ce spectacle riche en émotions m’a transportée dans un art qui m’était encore quasi inconnu. Ce mélange fascinant de musique et de marionnettes est intense. Chaque acte m’a marqué, tant par la force des interprétations que par la singularité de la mise en scène.

Maely NORMAN 

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[Chronique réalisée dans le cadre d'un partenariat avec Avignon Université, par les étudiants du Master Culture & Communication]