À trop parler, personne n'écoute
À trop parler, personne n'écoute

Spectacle d’Elena Serra & Cie (93), vu au Théâtre de l’Oulle (84) dans le cadre de Girl, Girl, Girl ! Festival de la scène féminine (du 6 au 29 mars 2025) le 21/03/2025 à 20h.

 

De et avec : Elena Serra

Direction : Stephan di Bernardo

Regard artistique : Anne Bourgeois

Jeu burlesque : Jos Houben

Lumières : Idalio Guerreiro

Musique : Vincent Trouble

Type de public : Tout public

Genre : Mime, théâtre, seule en scène

Durée : 1h10

 

Seule en scène d’une comédienne-mime, qui aborde avec humour et émotion, les différentes étapes de sa vie personnelle et artistique. Seule et multiple, c’est un dialogue entre les différentes facettes de sa personnalité ou entre les différents âges de son parcours de vie, qu’ils soient passés ou à venir.

 

J’ai vu trois comédiennes se partager cet espace scénique. La femme accomplie mais encore un peu torturée par ses déboires amoureux, qui tente de jongler avec les compromis d’une vie où faire des choix et les assumer est omniprésent ; l’adolescente naïve et dynamique, muette mais qui a tellement de choses à dire, gardant ses secrets profondément enfouis ; et la vieille, mi- sage mi- acariâtre, qui s’est forgée un masque de rigueur et de fatalité, aux épaules endurcies sur lesquelles repose une longue vie faite de déceptions et de leçons. Trois en une, la comédienne incarne ces âges et ces tempéraments, en passant de l’une à l’autre avec une habileté au pied levé.

J’ai été très touchée par la tendresse qui se dégage de cette comédienne, une tendresse envers elle-même, envers ce qu’elle a vécu et envers celles et ceux qui ont croisé son chemin. On retrouve souvent cette sensibilité chez les clowns ou les mimes, dans leur gestuelle, enveloppée d’imaginaire, précise et poétique. Le mime Marceau est invité dans le texte, dans l’espace de cette scène et au travers du corps souple et expressif d’Elena.

Le plateau est nu mais complètement habité par le mouvement de l’artiste. J’y ai vu des couleurs, des paysages et  des structures en relief, sur ce plateau vide et noir. Une bande son accessoirise le scénario par moment. Le format de ce spectacle se prête à des espaces scéniques variés.

 

Rachel Ferrier Savarin

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