Branle
03 avr. 2025Spectacle produit par Odetta (75), vu au Lieu Unique (44) le 1er avril 2025 à 20h30 dans le cadre du festival Varations.
Chorégraphie : Madeleine Fournier
Danse : Mathilde Bonicel, Madeleine Fournier, Sonia Garcia, Flora Gaudin, Johann Nöhles, Marie Orts
Musique : Marion Cousin, Julien Desailly
Genre : Danse
Public : Tout public
Durée : 1h
Il y a dans Branle quelque chose de l’éveil. Un réveil ancien, doux et fiévreux à la fois, comme un souvenir collectif qu’on aurait oublié sous la poussière des siècles et que le corps viendrait doucement réanimer.
Le Festival Variations (28 mars au 6 avril 2025) est un rendez-vous musical unique à Nantes qui célèbre le piano et les claviers sous toutes leurs formes. Il réunit musiques contemporaines, électroniques, expérimentales, classiques, jazz ou traditionnelles à travers des concerts immersifs et audacieux. Pensé comme un laboratoire sonore, il explore la diversité des langages musicaux autour de l’instrument-clavier.
Sur scène, pas de cour royale ni de dentelle. Les interprètes, vêtu·es de couleurs vives, incarnent une énergie indomptée, presque enfantine. Une ronde sans âge qui rassemble, désarme, fait rire, émeut et donne envie de s’y joindre.
Le public, tous assis en cercle, dessine cette ronde. Les danseurs au centre, au même niveau, entrent et sortent de la danse à leur guise.
C’est un bal sans bal, un rituel sans dogme. Une exploration où les pas anciens se tordent, se réinventent, comme s’ils avaient attendu ce moment précis pour revivre autrement. Les corps se frottent, se répondent, s’imitent, s’affrontent avec tendresse.
Il y a quelque chose de profondément généreux dans cette pièce : une invitation à retrouver l’élan collectif, à se perdre ensemble dans une fête légère, un peu absurde, un peu sacrée, sans trop de fin.
Il y a un engouement festif, familier, joyeux. J'y ai reconnu des souvenirs heureux.
Entre les lignes, on devine une réflexion plus vaste sur nos héritages, nos rythmes sociaux, notre besoin d’appartenir à un cercle, notre besoin de s’amuser, de lâcher prise, de tourner ensemble, encore et encore.
Une musique hybride, traversée de textures électroniques et d’échos médiévaux, donne à la pièce une impression atemporelle.
Madeleine Fournier signe avec « Branle » un poème chorégraphique vibrant, un geste d’amour de la danse comme manière d’être au monde. À la fois déroutant et jubilatoire, ce bal contemporain nous rappelle que, dans un monde qui court, il est urgent de tourner. Ensemble.
Taïssia Popov
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[Chronique réalisée dans le cadre d'un partenariat avec Avignon Université, par les étudiants du Master Culture & Communication]