EUPHORIA
24 mars 2025Spectacle produit par le Groupe Karol Karol (75), vu à KLAP Maison pour la danse (13) le 22 mars à 20h30.
Chorégraphie : Caroline Breton
Interprètes : Caroline Breton & Olivier Muller
Genre : Danse
Public : Tout public à partir de 8 ans
Durée : 55 min
«Euphoria» parle de la vie. Un rêve éveillé dans lequel deux créatures mi-humaines, mi-chouettes, déploient leurs ailes invisibles pour explorer, à tâtons, les mystères de l’existence.
Sur scène deux grosses silhouettes, deux immenses chouettes, se déplacent de manière chronophage, répétitive, suivant des tracés au sol.
Puis d’un coup elles s'arrêtent, elles tombent, elles se déshabillent.
Nous comprenons que nous entrons dans leur rêve et leur intimité profonde. Là, nos chouettes sont libres des tracés. Elles se cherchent, se flairent, se jaugent. Ce qui commence comme un jeu, s’avère peu à peu être une réflexion muette, bouleversante, sur le sens de vivre. Sur ce qu’il reste quand on arrête de comprendre.
Sous nos yeux défile le cours de la vie dansé pas ces deux oiseaux.
Il y a dans ce duo une intensité, une opposition et une complémentarité. Les corps empruntent des formes familières, du voguing, de la danse classique et de l’accro-sport.
Chaque geste semble surgir d’un lointain intime, d’une vie bien personnelle. On rit, parfois à contretemps, parfois à gorge serrée, tant l’absurde flirte ici avec l’essentiel.
Et puis, il y a la chouette : c’est une figure ambivalente, entre symbole de sagesse et animal mystérieux. Elle regarde. Elle danse. Elle devient.
À travers elle, on devine les métamorphoses de l’être, les âges de la vie, les éclats de lucidité comme les grands questionnements.
« Euphoria » m’a laissée par moment perplexe, réflective à ce que je venais de voir, intriguée par le sens et amusée par cette rencontre entre deux artistes aux univers distinctement différent. J’ai aimé la trame de la vie si longue et remplie d'émotions, de ces oiseaux lors de cette courte soirée sur scène.
Taïssia Popov
--
[Chronique réalisée dans le cadre d'un partenariat avec Avignon Université, par les étudiants du Master Culture & Communication]
(Pour lire una autre chronique du même spectacle : ici )