Léviathan

Spectacle de la compagnie de Brèche (94) vu à La Comédie de Valence (26) le 17avril 2025 à 20h dans le cadre du Parcours à Facette sur le thème de la justice. 

Auteur/ mise en scène : Lorraine de Sagazan, Guillaume Poix 

Comédiens : Khallaf Baraho, Jeanne Favre, Felipe Fonseca Nobre, Jisca Kalvanda, Antonin Meyer-Esquerré, Mathieu Perotto, Victoria Quesnel, Éric Verdin et le cheval Oasis. 

Genre : Théâtre 

Public : Adultes

Durée : 1h40

Quand le théâtre devient le miroir de notre justice.

Après « Un Sacre » et « La Vie invisible », Lorraine de Sagazan poursuit son cycle autour de la réparation avec « Léviathan », présenté au Festival d’Avignon 2024. En s’appuyant sur la comparution immédiate, elle interroge ce que vaut vraiment une peine. Est-elle juste ? Utile ? Réparatrice ? Avec Guillaume Poix à l’écriture, elle compose une œuvre vertigineuse, qui fait du théâtre un espace d’examen collectif, entre dénonciation, poésie et scénographie ambitieuse.  

Inspirée du mythe biblique du Léviathan, la pièce fait dialoguer ordre et chaos, loi et violence, tout en floutant les lignes. Est-ce le système judiciaire qui nous protège, ou celui qui nous broie ? La scénographie saisit d’emblée : un chapiteau en toile où les lumières dessinent des frontières mouvantes, un cheval sur scène qui interprète une nouvelle forme de thérapie restaurative, des masques figés qui posent une question troublante : L’humain est-il encore pris en compte dans la mécanique judiciaire ? 

Les comédien·nes, masqué·es ou non, incarnent des figures sans nom, une pile de dossiers à traiter. On nous expose un monde qui juge plus vite qu’il ne comprend. L’un d’eux, amateur, raconte sa propre expérience de la comparution immédiate, offrant une authenticité brute dans ce dispositif. Le texte de Poix est percutant. On sent le poids de la recherche, de l’écoute, du vécu derrière chaque mot.

La fin inattendue sous-entend un acte de protestation en prenant le public à témoin, on nous pousse à questionner notre rapport à la justice et au pardon. Ce n’est pas un spectacle facile, mais il est nécessaire. 

Naïma Bouhdid 

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[Chronique réalisée dans le cadre d'un partenariat avec Avignon Université, par les étudiants du Master Culture & Communication]

(Lire une autre chronique sur du même spectacle : ici)