Crédit photo : Enki Djipal

Crédit photo : Enki Djipal

OSC#1 - Le corps dansant ne se tait jamais

Un spectacle produit par la Compagnie Les Ouvreurs de Possible (33) et vu au théâtre Dunois à Paris le mercredi 19 février 2025.

 

Mise en scène et interprétation : Delphine Bachacou, Jean-Philippe Costes Muscat, Diego Dolciami 

Création vidéo, musique et son : Didier Léglise 

Genre : Théâtre - Danse - Conférence

Public : Jeune public - Tout public dès 10 ans

Durée : 1h15

 

Préparez-vous à taper du pied en rythme et à devoir résister à l’envie de vous lever de vos sièges, à la découverte de cet Objet Spectaculaire et Conférentiel, qui fait la part belle aux pouvoirs de la danse !

 

Lumières allumées et comédien·nes déjà au plateau, interpellations directes qui brisent le quatrième mur : notre curiosité est éveillée dès l’entrée en salle. Le parti pris « d’OSC#1 » est de revisiter le format de la conférence, sous une forme hybride discours/danse, avec une dimension interactive assumée.

L’ambition est affirmée frontalement : répondre à la question « Pourquoi on danse ? ». En interrogations sous-jacentes : qu’est-ce que la danse fait au monde, mais aussi à notre monde intérieur ? Pour resserrer cette vaste problématique, le choix est fait de se concentrer sur les domaines d’expertise des intervenant·es, respectivement le hip-hop et la danse contemporaine. Un mélange détonnant, qui permet une diversité et un dialogue des genres des plus intéressants.

Le spectacle propose une ligne directrice claire et accrocheuse, autour du pouvoir de ces danses comme outil de remise en question des codes établis : artistiques autant que sociaux. « Le mouvement, comme un acte de désaccord [...], comme un acte de liberté et de vie ».

Un beau travail d’archives et de corpus est à souligner, avec une utilisation agréable des extraits musicaux et vidéographiques. Bien sûr, les moments phares restent les démonstrations réalisées en direct. Je reste  néanmoins un peu sur ma faim surtout pour l’invitation collective à danser qui semble, par sa rapidité, être plus une convention qu’une réelle invitation.

Une tonalité humoristique et fictive est préservée, notamment via l’introduction d’un troisième personnage assistant/danseur amateur, dont les running-gag - bien qu’un peu poussifs - permettent d’ancrer la légèreté et l’accessibilité du propos.

Les comédien·nes-conférencier·es renvoient une image sympathique et accessible, ce qui a son importance dans un contexte de vulgarisation. La tonalité est agréable : pédagogue sans être infantilisante.

S’il faut souligner la réussite de la proposition en tant qu’introduction accessible aux grand·es néophytes comme moi ; on peut lui reprocher par moments une sensation de légère confusion. Certaines transitions restent balbutiantes et la gestion du rythme assez inégale. 

Il n’en demeure pas moins que c’est un spectacle généreux et sincère dans son ambition. Un second volet dédié à la place des femmes chorégraphes est prévu et s’annonce prometteur !

 

Marine Laffort

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[Chronique réalisée dans le cadre d'un partenariat avec Avignon Université, par les étudiants du Master Culture & Communication]

 

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