Le Voyage imaginaire de Jean Cohen-Solal
19 juil. 2008
Un voyage musical improvisé par: Jean Cohen-Solal
C’est un spectacle : tout public (durée 1 heure 15 environ)
Ce Spectacle a été vu le : 13 juillet 2008
Dans le cadre de : Avignon Festival et Compagnies : le Off 2008
Et le lieu du: Musée Fujak - Avignon
En résumé :
Jean Cohen-Solal tente de dominer l’univers sensoriel et intemporel des flûtes traversières, qu’elles soient, grande, alto ou basse (la piccolo s’étant certainement cachée!) à l’aide d’un séquenceur matériel couplé à un échantillonneur expandeur tout en utilisant les techniques de l’over blowing et du beatboxing. Et souvent, il y arrive !...
Mais encore… :
Résumer ce que Jean Cohen-Solal crée en quatre lignes et quatre ou cinq termes techniques serait lui faire injure, car cet homme est avant tout un poète. Pas un poète de la musique, ou de la flûte, non un poète tout court, du genre de ceux que l’on a envie de garder chez soi, amoureusement rangé à côté des œuvres complètes de Rimbaud de « La Pléiade » par exemple, le genre de livre et d’auteur qui aura résisté à tous les déménagements, à toutes les tempêtes de la vie, premier compagnon de route depuis les bancs du lycée et qui le restera jusqu’à l’île déserte. C’est de ce genre de poète là qu’il s’agit ; mais pas seulement. Ce que crée Jean ne se range pas sur une étagère parce que c’est vivant, totalement vivant, libre, totalement libre et le seul moyen de capter toute sa poésie sera, comme un chasseur animalier, de se poser non loin de son passage repéré et d’attendre qu’il marque de son empreinte l’air puisque sa poésie nait du vent. Alors ensuite quand vous serez arrivés là, près de lui, il vous faudra ouvrir votre cœur, votre âme et les laisser partir en voyage sur les interlignes de sa partition imaginaire… car ses histoires sont aussi des histoires de sens, de sensations, de sentiments, des histoires de conteur ancestral ou même de grillot africain quand ses notes deviennent tribales. L’entendre de toutes ses oreilles ne suffit pas puisqu’il faut aussi le voir, parce que la chorégraphie d’une flûte qui danse sur le fil de ses lèvres est aussi un spectacle, parce qu’il y a encore autre chose quand l’homme affronte et se confronte à ses « assistants techniques » qui deviennent lutins mutins… lui se transforme alors en corsaire débonnaire et entame un combat dont l’épée magique… danse encore et encore au bout de ses lèvres, ensorcelante, hypnotisant les lutins mutins. Dans cette poésie là, la sienne, il y a aussi de la magie, du genre de celle qui emporte les enfants avec elle, comme dans le célèbre conte… peut-être aussi parce que dans son regard à lui, demeure encore cette étincelle de l’innocence qui raconte que tous les rêves sont possibles, tous les rêves sont réalisables, et qu’il veut bien nous emporter généreusement avec lui, sur ses ailes.
Voilà à peu près ce que l’on peut ressentir après avoir passé un moment auprès de Jean Cohen-Solal… Mais c’est bien peu que de dire cela... Si jamais le cœur vous en dit de l’ouvrir afin de le laisser battre pleinement, quand vous voyez quelque part passer cet homme, arrêtez vous, posez vous et profitez… profitez car chaque morceau qu’il joue est unique et ne s’entendra qu’une fois, profitez car d’enregistrement de lui vous ne trouverez pas, profitez car de son passage rarement il vous préviendra…
Actualité :
Du 10 au 13 juillet au musée Fujak – Avignon (mais il n’était pas annoncé dans le programme)
Du 22 juillet au 2 aout aux Ateliers d’Amphoux – Avignon, à 12h30 en accompagnement de l’Exode de Benjamin Fondane (mais la encore, il n’est pas annoncé dans le programme !... si je vous le dis qu’il est difficile à attraper !...)