Avec modération
08 oct. 2008
La compagnie iséroise Manicomi a présenté son spectacle autour de l’alcool-isme mardi 7 octobre 2008 au Cinéma-Théâtre de La Mure (38). Il se situait dans une journée consacrée à la prévention de ce fléau.
Tout public à partir de 10 ans
Durée : 1h
Avec :
Martine Julien à l’écriture du texte, la mise en scène et en jeu
Claude Gavazzeni et Bernadette Bilan au jeu
Jean-Luc Manca à l’accordéon
Tout commence comme une fête à laquelle nous sommes conviés : c’est l’anniversaire d’une amie de Colette et Pierrot ! Dans un coin de la salle, une petite table, quelques bouteilles, des amuse-gueules. Bref, le décor est planté. La première partie de la représentation se passe devant le rideau, dans la salle-même, et nous sommes convives du moment. Les chansons s’enchaînent, accompagnées à l’accordéon, comme le joyeux bazar d’une fête entre copains dont on n’a pas vu certains depuis des lustres... Vient ensuite le moment de partir, l’hôtesse essaie bien de les retenir mais ils ne veulent rien entendre et ils prennent la route joyeusement et en titubant un brin. Rien de grave, en somme... ? Puis il y a l’après, l’après fracas de l’accident qui coûte la vie à Pierrot et laisse Colette en désarroi. Des tableaux se succèdent, révélant la descente aux enfers de cette femme entrée en solitude et culpabilité : le nez sur la TV, les enfants délaissés, le boulot où rien ne va plus... La seule chose qui compte : la bouteille dont Colette ne se départit plus. Elle tente la visite chez un médecin qui ne l’écoute pas et lui prescrit une posologie effrayante. Alors quoi ? Le seul être qui aura encore une chance de l’aider : Pierrot, devenu Pierrot lunaire, ange gardien. Il lui révèlera sa présence pour l’accompagner au seuil de la vie qui revient. Mais avant : Colette devra vider son sac !
Une entrée en spectacle bien menée, avec un ton léger. Des chansons du répertoire populaire que certains fredonnent dans la salle. Une proximité de jeu qui favorise une simili intimité avec les protagonistes, dans la première partie. Des petites faiblesses dans la deuxième phase : un "jeu" de marionnettes peu conséquent, avec des voix qui ont tendance à se perdre ; des baisses de rythmes à certains moments comme dans la scène de consultation ; une définition parfois approximative de l’espace théâtral vie-entre deux-mort. Le clownesque n’est qu’un des volets de l’approche proposée, d’abord avec Pierrot, seulement, puis Colette. Ce qui fait plutôt le fil conducteur du "récit" : les chansons, aux paroles bien senties et qui constituent un véritable appui d’expression(s).
Un spectacle approprié pour ouvrir sur échanges et discussions. A voir et réfléchir comment il peut aussi prendre corps et vie en dehors d’un contexte de sensibilisation et prévention.
Coordonnées du Cinéma-Théâtre de la Mure :
Place du Théatre, 38350 La Mure
tél : 08 92 68 06 23