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Spectacle vu le dimanche 23 juin 2013 à 17h30, et programmé par la ville de Pézenas au Théâtre historique de Pézenas.


Avec Jean-Louis Trintignant, Daniel Mille [accordéon] et Grégoire Korniluk [violoncelle]

 Mise en scène : Gabor Rassov
Production : Scène Indépendante Contemporaine (SIC)


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Genre : Poésie et musique
Tout public
Duree : 1h15

 

 


"Un poète
C’est un être unique
A des tas d’exemplaires
Qui ne pense qu’en vers
Et n’écrit qu’en musique
Sur des sujets divers
Des rouges ou des vers
Mais toujours magnifiques"


Si la plume de Boris Vian décrit avec passion les poètes de son époque, c'est avec Trintignant au coeur que j'ai entamé et quitté cette rencontre de toute beauté. Dès le levé du rideau du théâtre historique (qui avait déjà accueilli le spectacle au début de l'année), l'extraordinaire comédien dramatique (que je n'avais pas revu depuis Amour) apparaît dans un sourire timide, certes toujours fatigué mais l'air malicieux, vivant, s'amusant de ses ronds de jambe comme un enfant devant une récitation. Maîtrisant incroyablement sa passion pour la poésie et la musique, l'amoureux revisite des textes choisis de ces trois libertaires amoureux anarchistes que sont Prévert, Vian et Desnos ; et nous distille avec tendresse une vingtaine de poèmes connus ou rares, cruels ou émouvants, légers, drôles ou grâves, parfois vénéneux... Le génie de la poésie (et notamment de la poésie sur scène, à mon sens un exercice particulièrement rare et difficile) distribue tour à tour l'ivresse et l'émotion, les sourires et les larmes. 


Confrontant habilement la musique à la littérature, Daniel Mille (l’accordéoniste-impressionniste et compagnon de route de Trintignant, également à l’origine des arrangements et de la direction musicale) et Grégoire Korniluk (le violoncelliste) témoignent d'une vraie complicité artistique. De son côté, la mise en scène est raffinée, confinée, le ton grâve et léger.  

 

Toute cette passion pour la poésie, pour la liberté et pour les souffles et les mots donne un écrin émouvant au spectacle, qui respire et qui vit entre chaque poème.


A voir, à revoir et à réécouter.

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