Le vilain petit canard
21 juil. 2007La compagnie Traction Avant, sise à Vénissieux (69), présente à la salle Navarre de Champ sur Drac (38), le mardi 20/03/2007 pour un sepctacle en direction des scolaires inclus dans la semaine pour la fraternité.
Mise en scène : Elisabeh Granjon
Son : Nicolas Thévenet
Costume : K’Tyré
Lumière : Guislaine Rigollet
Régie : Ludo Micoud-Terraud
Regard complice : Mireille Antoine
Conception graphique : Bernadette Griot
Création 2003 Durée approximative : 1 heure - Spectacle à partir de 6 ans
Présent sur avignon Off 2007
Un homme marche contre le vent, dans la neige, là où se découpent les silhouettes de deux arbres malingres. Il tente de se réchauffer en allumant un feu. Qui est-il : un homme, un ange puisqu’il évoque ses ailes gelées ? Non, il s’agit du Vilain Petit Canard qui va nous conter son histoire. Il nous conduit dans un jeu de bascules : sa naissance au coeur de l’été quand la coquille de son oeuf s’est fendue, les rencontres qu’il a faites, à commencer par ses frères et soeurs, et les rejets qui s’en sont suivis, les gens qui l’ont aidé (le paysan, la fermière)... L’histoire, on la connaît, et c’est sans doute ce qui rend plus difficile une nouvelle proposition d’adaptation.
Quoi de neuf dans cette interprétation ? Quel regard différent ?
La mise en scène pêche par du trop : trop de personnages cités et mis en voix ; du coup l’incarnation n’est jamais tout à fait aboutie, convaincante. Le comédien se perd dans cette pléthore de propositions. Pourquoi le choix de tant de sons et musiques ? Si cela sert l’ambiance à certains moments, ce n’est pas tout le temps le cas et le cliquetis d’une boîte à musique actionnée sur scène serait d’avantage porteur de voyage alors qu’il nous parvient par le biais d’un haut-parleur ; c’est un peu plaqué, pas forcément nécessaire et justifié. A resserrer aussi la durée du spectacle, les émotions ressenties par le Vilain Petit Canard, pour que le conte gagne en intensité avec des phases plus marquées, lisibles, identifiables. Redondance souvent ressentie entre gestes et mots, comme si les uns ou les autres avaient du mal à exister seuls sous couvert qu’on s’adresse à des enfants...
L’idée de faire une incursion dans une autre histoire d’Andersen, "La reine des neiges" est une bonne idée, avec l’image de ce miroir du diable, brisé en mille morceaux dispersés à tous vents, et qui pénètrent dans les yeux et regards des gens : ceux qui se gaussent de ce caneton différent des autres, trop grand, trop laid, et le Vilain Petit Canard lui-même qui entre en colère contre ceux qui l’ont rejeté. Notre intolérance à l’autre viendrait-elle de là ?
Quant à la métamorphose, elle arrive "comme par hasard", et si elle permet au Vilain de devenir ce Beau qui rejoint ces comparses les cygnes, que change-t-elle en somme ? C’est un moment qu’il conviendrait de retenir et de mettre en réelle lumière.
Il y a les ingrédients mais c’est la recette qui ne prend pas : elle nous laisse sur notre faim et nous ennuie parfois.