Une soirée pour présenter la nouvelle production du label de Tradsch Miousic Productions, 15 rue Georges Jacquet, 38000 Grenoble
 
Le 9/03/2007 au 145 à Grenoble

Première partie :
Norbert Pignol, bien connu de la scène traditionnelle grenobloise, s’est extrait pour cette soirée de Dédale et Obsession pour prendre le costume du tisseur de musiques. L’accordéon en bandouillière, il entre et sort de scène pour tisser entre les univers des passerelles éphémères. Mais s’il a tendu le fil entre les genres proposés, il a encore chemin à faire pour être meneur de fête. Sa présence manque d’un brin de théâtralité. On sait que si ses doigts courent aisément sur le clavier, et ce depuis longtemps, ses mots restent timides.
Eléments discographiques :
-  2003 : Vapeurs Troublantes
-  2004 : Féline
norbertpignol.mustradem.com

Duo de vielles TARABISCO :
Formation spontanée et originale, les grenoblois de Duo Tarabisco revendiquent une vision moderne de la vielle à roue, qu’ils ne souhaitent pas cantonner à la musique traditionnelle. Baignés dès le départ dans le milieu du Folk, Fabienne Déroche et Emmanuel Flacart se nourrissent de leurs nombreuses expériences scéniques pour composer une musique vivante, puisant dans le jazz, le classique et les musiques du monde.
Ils nous proposent un tarabiscon de gammes en frottés et crissés, dans un temps imaginaire de balade au bord d’un étang par nuit de brumes. Pour qui ne connaît pas l’instrument du diable qu’est la vielle, sachez qu’il faut, pour manier cette coque, ne pas être agité car il est souvent nécessaire de réaccorder la belle qui se joue du musicien et le mène à sa guise ! Elle est coquine, maligne, et lorsqu’elle entre en pâmoison, les cordes frottent et les notes se tordent. C’est la danse chenille qui déroule son fil. Entrez en vibrations !
Norbert s’installe aux côtés des deux vielleux pour fricoter côté musique savante, avec de temps à autre un emprunt aux résonances d’églises qui enflent et s’échappent vers l’abstraction...

Scott Taylor :
Accent américain, lunettes rondes et bonhomie ironique, ScottTaylor allie une parfaite maîtrise de son instrument - l’accordéon - et une créativité débordante. Egalement chanteur, tromboniste et flûtiste (entre autres), ce touche-à-tout installé entre Paris et la Bretagne multiplie les projets personnels et les collaborations, notamment sur scène aux côtés des Têtes Raides de 1993 à 1997. Avec l’atelier Grandélire, fondé à Brest avec le percussionniste Kerfi, il propose un mélange loufoque, savant et festif aux nombreuses trouvailles jubilatoires. Eléments discographiques :
-  2004 : Biscotte
-  2005 : Epave de Pwasson
-  Atelier Grandélire
Il est une sorte d’homme orchestre, double comme l’est sa musique qui a plusieurs entrées non point successives mais en un même temps, comme pour brouiller les cartes. Au coeur de la basse-cour, chant et sifflonade pour gagner la grand route, les deux mains dans les poches, allant vers nulle part. Il se plaît à dérouter l’écoute sage et a torsader le bi en brouillant l’écoute, en brouillant les sons. Il détourne, prend contours, contours de cette rengaine si souvent entendue, si souvent chahutée, en fait une java de hasard aux allures de manège de fin de nuit, quand chacun rentre chez soi et que le vent souffle poussant ceux qui s’attardent... L’orgue tait maintenant ses trompes.
Quand Norbert Pignol se joint à lui, c’est pour un voyage en amplitude de notes qui s’échappent sur la voix qui flirte avec les graves. Comme deux danseurs, ils se surprennent l’un l’autre et enchâssent leurs musiques en houppes lentes et aussi chaloupées.

Delphino :
Seul habitué des murs de ce théâtre qui résonne des paroles et flonflons des Barbarins Fourchus. Comme le démon en boîte, il sort et crache ses mots planqués sur la feuillade posée sur "le grand pupitre fait pour les gros mots".

Deuxième partie :Pusse :
Cette compagnie est basée à St Etienne (42).
Ca commence fort : on est immédiatement propulsés dans un univers trash, avec collants à têtes de mort et son râpeux de la langue allemande. Le rythme et le ton sont donnés. Ca sent le suif, ça sent le souffre ! Le batteur danse et marque le tempo en se flagellant avec un martinet tandis que nous passons de la gravité à la Tom Waits à la musicalité de la voix de la chanteuse lorsqu’elle flirte avec les aigus et que la poésie frissonne sous le masque du chanteur tatoué. On note une présence forte des basses qui vibrent les tympans dans une sorte d’avancée de corbillard entre les allées d’un cimetière. Sont-ce des morts vivants ou des vivants morts ? La musique se désorganise de temps à autre et la voix vibre en scie musicale. C’est étonnant, dérangeant sans doute, grinçant parfois, touchant aussi. Un voyage marqué du sceau d’un groupe qui ne laisse pas indifférent. La réserve qu’on pourrait y mettre : le volume instrumental qui évince parfois les couleurs vocales et les textes. Serait-ce forcément inséparable du style ? A méditer.
Discographie :
-  1998 : Soupir Léger
-  2002 : Madame Silence
-  automne 2007 : sortie de leur nouvel album
pusse666.free.fr

Fallait-il chercher une cohérence dans cette soirée ? Il ne s’agissait pas d’une histoire à un fil mais d’histoires séparées et croisées en un temps.

Les Barbarins Fourchus, Théâtre 145, 145 cours Berriat, 38000 Grenoble Tel : 04 76 49 53 38 Mèl : nicolas@barbarins.com - web : www.barbarins.com www.myspace.com/barbarinsfourchus

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