http://lebruitduoff.files.wordpress.com/2012/07/au-plus-prc3a3c2a8s-du-monde-cie-47-4911-e1342337291364.jpg?w=440&h=240&crop=1Spectacle de la compagnie "47-49, François Veyrunes", vu au théâtre de l'Oulle lors du festival Off d'Avignon.
Conception, dramaturgie et chorégraphie : François Veyrunes
Auteur : Antoine Choplin
Danse contemporaine avec Jérémy Kouyoumdjian, Sylvère Lamotte, Leila Pasquier
Durée : 1h
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"Est-ce en le regardant de loin ou en le serrant au creux des poings que je me tiens au plus près du monde ?"
C'est par ces mots d'Antoine Choplin que s'ouvre une heure de beauté et de poésie. Tour à tour poignants ou lointains, comme le promet l'incise, les trois danseurs (deux hommes et une femme superbes) se livrent devant nous à des gestes d'une maîtrise, et parfois d'une retenue, proches de la perfection... tout simplement parfaits peut-être.
Ils sont beaux, mais aussi puissants. Puissants dans la faiblesse qu'ils affichent, dans leur rapport au monde (et surtout à la terre), puissants dans leur capacité à exprimer des mouvements intérieurs complexes qui déterminent notre comportement avec les autres, par définition étrangers à nous. Une voix off masculine égrène le texte poétique qui accompagne la danse intérieure et sociale des trois protagonistes, en proie à une difficulté qui leur est propre, mais pourtant toujours prêts à accueillir le corps de l'autre, mûs par leurs propres difficultés, leurs propres désirs et leurs propres élans. Chacun accueille et est empêché par l'autre. Chacun, au fond, fait ce qu'il peut, s'accroche au sol ou au contraire paraît s'en détacher miraculeusement, s'envoler presque. Il y a toujours l'autre, là, que l'on cherche, ou avec qui il faut composer. La chorégraphie joue de ces forces admirablement, et les danseurs l'intériorisent puis l'extériorisent avec beaucoup de talent.
On est juste un peu dérouté car on peut être venu rien que pour la première phrase qui décrit le spectacle : "Comment vivre et assumer les principes masculins autrement qu'en provoquant l'asservissement ou la négation des principes féminins ?" C'était mon cas, et j'avoue ne pas avoir compris du tout en quoi le texte ou la chorégraphie illustraient cette phrase. Je n'ai pas vu l'antagonisme entre homme et femme, mais plutôt celui entre être humains, entre l'être et le monde. Il est possible que ces principes masculins et féminins m'aient échappés, et les chercher m'a malheureusement fait passer un long moment à côté de l'essence du spectacle, ce qui est très dommage au vu de sa qualité.

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