Théâtre du Balcon/Cie Serge Barbuscia (84) vivant-3-toiles-4.jpg

Teste d’Adeline Picault

Mise en scène Serge Barbuscia

Avec Emmanuelle Brunschwig et Pauline Jambet

Théâtre

1 h 10

 

 

 

Festival d’Avignon, 21juillet 2011, théâtre du balcon 15 h 45

 

 

Magnifique scénographie, élégante, graphique, dont la pièce maîtresse est un plan incliné. En début de spectacle, la mère apparaît dans la partie haute, et la fille en bas, victime ramassée sur elle-même, avant que les positions ne s’inversent à la fin, lorsque la jeune fille va « s’ouvrir » à la vie, sourire, et se libérer de l’emprise morbide de la mère, qui sera alors à son tour, anéantie.

 

Tout est blanc. Les actrices  sont habillées de noir, rouge (essentiellement les chaussures), ou orangé pour la fille, au fur et à mesure qu’elle avance vers la délivrance…Ce sont les effets de lumières, magnifiques, qui « habillent » le plateau faisant  partie intégrante du décor.

Le texte est elliptique, d’un style haché, épuré, qui va à l’essentiel, et dépeint ce face à face,

combat de deux femmes, la mère et sa fille Lyly.

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La mère, dépressive, sous l’emprise de l’alcool et de calmants, publicitaire en mal d’inspiration, est en passe de perdre un boulot très lucratif…

Elle ne voulait pas d’enfant,  surtout pas de fille, qui pouvait  lui faire de l’ombre..

Son accouchement s’est mal passé.. Plus elle vieillit, plus sa fille grandit, plus elle est belle… « Plus je rouille, et plus tu dérouilles » lui dit elle..

Elle lui fait payer, par les coups assenés avec des chaussures hors de prix sur des parties du corps invisibles, qui sont aussi le siège de ses propres douleurs (le ventre, les seins),   le simple fait d’exister et d’être la cause de tous ses soucis, parmi lesquels l’abandon de l’homme, du père…

 

Les scènes sont ponctuées d’intermèdes musicaux joués à la contrebasse par Eugenio Romano, sortes de respirations, mais qui m’ont paru rendre les situations encore plus intenses.

On pressent qu’un drame peut arriver… Mais il n’en sera rien et c’est plus une ode à la vie, à la re-naissance, qui viendra clore ce magnifique spectacle.

 

 

 

 

 

 

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