Canoan-contre-le-roi-Vomiir.jpgSpectacle de la compagnie Spectralex (37), vu le jeudi 24 juillet 2014 à 22h10, Place du Théâtre, dans le cadre du festival Chalon dans la Rue Off 2014.

 

Interprétation : Arnaud Aymard

 

VIVANT-3-COEURS-5Genre : Sous-peplum

Création : 2012

Durée : 1h15

Jauge : 500 pers.

À partir de 10 ans

 

 

Probablement l’ovni de "Chalon dans la Rue Off" cette année. D’ailleurs, il vient tout juste d’arriver du futur par le passé… ne cherchez pas à comprendre, ça serait trop long !

 

Plein d’une énergie folle nourrie par un véritable délire cosmique, le Comédien Céleste entre en scène calmement tout d’abord, enveloppé dans un grand drap que l’on imagine précieux. De digressions poilantes en allusions aussi désopilantes que brèves à la grève des intermittents, il avance nonchalamment à travers le public muni d’un tambourin, recommence car il n’a pas bien fait, oubli son tambourin en chemin, le tout en scrutant et interpellant son auditoire (ou auditorium, auditori…) d’un air hautain. Désolé devant tant de bassesses de l’esprit, il procède tout d’abord à un nettoyage psychique de nos cerveaux. Le spectacle peut commencer…

 

Imaginez-vous le neveu hyperactif de votre grand-tante à la mode de Bretagne, féru de théâtre mais aussi abyssalement nullissime, cependant plein de bonne volonté et puisant son énergie dans les ondes gama traversant l’espace, qui souhaite vous montrer son spectacle solo sur Conan le Barbare. Vous n’allez tout de même pas refuser !! Ni l’interrompre… mais le pire, c’est que vous allez vous empêcher de rigoler. Ici, Arnaud Aymard n’est ni votre neveu, ni votre tante (quoique…) ni la Bretagne (si mal découpée par Zeus). Alors enfin il vous est possible de rire devant tant d’agitation fébrile, de phrasés approximatifs, de gestes incontrôlés et incontrôlables, de problèmes micro, de dialogues en aller/retour, de soliloques…

Ajoutez à cela des gongs ponctuant chaque scène, 163 concubines aux noms abracadabrants (Méthadone, Rougin la Rougeole…), des rebondissements à n’en plus finir, des protagonistes en veux-tu en voilà, des crabes qui parlent mais qui sont en fait des mages… et vous obtenez une véritable performance théâtrale d’un seul comédien pour 364 personnages, sans compter les crabes.

Arnaud Aymard cours, saute, s’arrête, hésite, ne peut pas s’allonger mais normalement il devrait le faire, souffle, repart…

 

Une formidable parodie inachevée de Conan le Barbare, qui interpelle notre esprit critique et pose la question de ce qui fait un « bon spectacle ». La suite dans 150 ans…

 

François Polge

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