Ce soir j'attends Madeleine
17 mars 2013
Spectacle de la compagnie ASVI (75), bâti autour des chansons de Jacques Brel, vu le 8 Février 2013 au Carré Rondelet (Montpellier - 34).
Mise en scène : Violette Mauffet
Conception/Chant : Guillaume Nocturne
Piano : Jimmy Tillier
Accordéon : Chrystel Galli
Durée 1 h 30
Tout public
Le public s'installe dans la toute petite salle du Carré Rondelet, comme des consommateurs au Café l’Alcazar. Le serveur de ce café a d'ailleurs donné rendez-vous, sur son lieu de travail, à Madeleine. Cette attente est prétexte à des confidences chantées, livrées par cet homme en mal d’amour à ses collègues : la serveuse accordéoniste et le pianiste du bar. Chaque chanson est habilement amenée au fil de l’évocation de ses souvenirs, de ses désillusions, mais aussi de ses espoirs…
Il ne faut évidemment pas tenter de retrouver Brel dans l’interprétation de Guillaume Nocturne : il ne cherche pas à imiter le grand Jacques ! J'ai aimé sa version de « Ces gens-là » et « l’Ivrogne », et j'ai même découvert une chanson qui semblait inconnue de nombreux spectateurs : « Le Gaz ». Il est toutefois regrettable que le parti pris de la mise en scène ait contribué à morceler, voire à amputer de certaines chansons : « Amsterdam » en particulier. Guillaume Nocturne fait preuve d’une belle énergie, qu’il pourrait même pousser plus avant. J’ai eu par moments l’impression qu'il « bridait » son jeu ! Peut-être était-ce pour rester dans le registre plutôt léger et humoristique du spectacle ? Le pianiste pourrait aussi se laisser aller un peu plus pour porter le chanteur vers une jubilation plus intense, et nous faire partager au mieux le côté excessif de Brel.
J'ai abordé cette prestation comme un divertissement un rien nostalgique, une soirée cabaret pendant laquelle les spectateurs peuvent être acteurs (certains sont « invités » à s’installer à une table du bar) ou de vrais consommateurs à qui, en plein milieu du spectacle, gobelets et boissons sont distribués.