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Nous avions vu le travail de Nathalie Thomas, rattachée au Centre des Arts du Récit en Isère, au précédent festival du conte, entourée d’amateur(e)s. dans une proposition intitulée : "Au creux de l’oreille". Ici, c’est une approche personnelle qu’elle nous offre autour de versions parfois peu usitées de contes "bien" connus, au CLC d’Eybens, le jeudi 11 mai 2011.

 

- Public : à partir de 7-8 ans
- Durée : 1h

 

Distribution :
- Nathalie Thomas : conteuse
- Chris Dubier : musicien
- Jean-Michel Rethymnis : musicien

 

 

Cela faisait plusieurs années que nous n’avions pas entendu véritablement cette conteuse iséroise parce que les occasions ne s’étaient pas présentées. L’an dernier, la découverte du "Creux de l’oreille" nous avait bien plu et la curiosité nous animait de voir ce que cette artiste pouvait présenter "seule en scène".

Voilà chose faite avec ce moment conté, création juste sortie du four puisque ce matin c’était la première, devant un public constitué en majorité d’enfants.

Le choix du traitement des contes s’est porté sur des versions parfois surprenantes de récits qui ont bercé nombre d’entre nous : Le Petit Poucet, le Chaperon Rouge, Blanche-Neige, Peau de Mille Bêtes, Tom Pouce et quelques autres. Un choix intéressant pour re-visiter un répertoire riche d’univers et d’émotions.

 

 

Blog-Nathalie-Thomas-Contes

Nathalie a débuté par une chanson, chanson qu’elle reprendra d’ailleurs à la fin, comme un passage secret pour entrer et sortir sans encombre de l’Imaginaire. Une chanson qui caresse les sens, distille des frottements dans nos oreilles. Tout commence par des images de femmes, tête entre les mains, face au miroir, ventre vide... Des amorces, différentes, aux chemins de mots particuliers, des amorces aux prises avec passé et présent, des amorces qui vont croiser leurs fils tout au long de ce temps de contes. La bobine se dévide, le souffle se suspend. L’accompagnement des deux compères musiciens permet de soutenir la parole et d’apporter des respirations. De petites choses surprennent : carotte grattée et épluchée, mains frottées par exemple. On aurait presque envie de goûter à cette tambouille et que d’autres légumes y soient ajoutés. Et c’est tout naturellement, si on accepte de se prêter au jeu et de s’y abandonner, qu’on quitte une sente pour suivre une autre trace. Errances à tiroirs, ellipses, tissus à ravauder avec nos images propres. D’ailleurs, Nathalie laisse parfois des trous dans les phrases, et nous ajoutons de nous-mêmes les pièces manquantes. Etonnants que ces mots avalés, é-clipsés, tus et pourtant réels. Les actions s’enchaînent pour une traversée des miroirs. Nathalie nous a pris la main pour faire un petit bout de chemins dans le ventre chaud empli des frissons des histoires.

 

Un moment que nous avons aimé quand bien même il aura pu déconcerter certain(e)s plus habitué(e)s à la linéarité. De petits bémols : le recours aux micros que nous ne trouvons pas toujours indispensable, un début un peu "figé" avec un corps mis à distance. C’était la première. Laissons à ce spectacle le temps de tracer son sillon pour gagner en rythme et souplesse.

 

- Web Festival des Arts du Récit 2011 : http://www.artsdurecit.com/navigation/pages/fs_festival.htm

- Web Centre Loisirs et Cluture d’Eybens : http://www.ville-eybens.fr/equip/clc.php

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