Deconcerto pour un seul homme
27 juil. 2013 Karavane Productions (75)
Spectacle musical
De et par Fabrice Eulry
Tout public
Durée 1h15
Avignon Off, Théâtre du Chien qui fume, 17h35 du 7 au 28 juillet 2013
Un magnifique piano à queue occupe l’espace scénique. Le concertiste, costume écru et chaussures bicolores, est au clavier. Nous pressentions que nous n’allions pas assister à un concert « ordinaire », d’autant plus que l’affiche du spectacle laisse présager un personnage un peu hors du commun. Donc, au bout de cinq minutes, nous sommes plongés dans l’ambiance, sans pour autant savoir ce qui nous attend…
Çà commence avec la Marseillaise. Jusque là, tout va bien… Mais très rapidement, il y a quelques digressions, de l’impro, du jazz, et là au milieu, ne serait-ce pas la Mer de Charles Trenet ?
Tous les morceaux connus vont ainsi être détournés, agrémentés, assortis d’improvisations et autres fantaisies. Au fil des changements de tempo, d’autres morceaux musicaux classiques ou populaires sont comme incrustés dans la composition originale, mais le thème est toujours présent, tapi là au coin du clavier …
Le morceau le plus swinguant est ainsi commué un instant en la plus triste des marches funèbres, les Copains d’abord s’élancent dans une danse russe avec Kalinka, en faisant escale à New York, New York, en passant par une petite Marche Turque. Nous sommes invités à danser un tango, un french cancan, une java. Au passage, nous pouvons reconnaître des musiques de films ou de feuilletons télé, être plongés dans un film d’horreur, etc. J’en passe et des meilleures ! Le concertiste accompagne ses interprétations de mimiques irrésistibles, et au passage, cabotin en diable, n’oublie pas de lancer quelques œillades à ces dames des premiers rangs...
Après un boogie woogie d’anthologie, Fabrice Eulry poursuit son interprétation par des percussions directement sur les cordes du piano, puis sur le meuble lui-même, puis sur le sol, puis sur l’escalier du théatre, puis sur le crâne de quelques chauves dans le public, avant de terminer au piano ce concert totalement déjanté… !
Une telle performance est à peine racontable. Le public est totalement conquis et ovationne l’artiste debout.. Il n’y a qu’une chose à dire, courez y !