Deux hommes jonglaient dans leur tête
23 févr. 2011
Nous avons vu cette création 2008, à la croisée des mondes, sur la scène de l’Hexagone de Meylan (38), le mercredi 23 février 2011. La représentation s’est jouée devant une salle comble.
Public pressenti : tout public (avec un penchant pour adultes et enfants pas trop jeunes) en raison du caractère abstrait de la proposition
Durée : 1h15
Distribution :
Conception et interprétation : Roland Auzet et jérôme Thomas
Regard : Mathurin Bolze
Musique électronique " live " : Wilfried Wendling
Lumières : Bernard Revel assisté de Dominique Mercier-Balaz
Construction et conception des instruments : Robert Hébrard
Crédit photos : Julien Piffaut
Au début, il y avait des objets, comme des bouteilles à la mer. Sur des flots imaginaires voguait, poussé par des perches tenu par un autre, un homme-pantin aux semelles de bois. Les objets venaient peut-être d’un naufrage, à moins qu’ils ne soient sortis d’un rêve... Pas véritablement d’histoire(s), mais des rencontres multiformes entre deux personnages en miroir(s). Radeau des sons, radeau des songes, embarquement dans un univers aux rouages huilés, tout à la fois organisé et un brin foutraque. Les objets, ils allaient prendre vie(s) rythmées, vibrantes et résonantes. Objets-culbutos qui rappellent ces jeux d’enfants qui immanquablement retrouvent leur centre. Gravité en déroute, gravité des corps, des balles illusions, des dominos en roulés-boulés-glissés. Gravité recherchée sous le carillon du temps. Illusions d’optique, traversée des miroirs, en défragmentation(s) et démultiplication(s) sonores.
Ce spectacle d’une grande esthétique présente une précision mathématique en apesanteur. Nous l’avons approché comme une abstraction où le(s) geste(s) entrent en mouvance, qu’il s’agisse des moments jonglés ou des moments joués sur tubes métal ou bambous, dé ou briques en bois par deux complices se mettant en joutes et affûtant leurs technicités débridées. Les concepteurs et interprètes sont de tout premier plan et notre curiosité ira sans doute, si elle en a l’occasion, découvrir d’autres facettes de leurs propositions scéniques qui croisent leurs virtuosités.
Si le public a battu les rappels à la fin du spectacle, notons qu’il était visiblement difficile pour des jeunes enfants de goûter à sa virtuosité et d’entrer en concordance avec lui. Peut-être en raison de l’abstraction précédemment évoquée. Du moins c’est ce que nous avons supposé. Nous sommes loin en effet d’une approche connue et convenue du jonglage qui explore de plus en plus d’autres sphères où la technicité occupe une place marquée.
Web Hexagone : (http://www.theatre-hexagone.eu/)