Du goudron et des plumes
22 mars 2010
Cie MPTA (Les Mains, Les Pieds et la Tête aussi) - 69.
Cette création 2009 nous a montré une approche contemporaine du cirque, sur la scène de l’Hexagone de Meylan (38), le mardi 2 mars 2010.
Tout public
Durée : 1h15
Distribution :
Conception : Mathurin Bolze
Assistante a la mise en scène : Marion Floras
Avec : Tsirihaka Harrivel, Tom Neal, Maroussia Diaz Verbèke, Erwan Ha Kyoon Larcher et Mathurin Bolze
Scénographie : Goury
Création Lumière : Jérémie Cusenier et Christian Dubet
Création sonore : Philippe Foch et Jérôme Fèvre
Régies : Fréderic Marolleau (plateau), Jérôme Fèvre (régie générale, son) et Jérémie Cusenier (lumières)
Costumes : Fabrice Ilia Leroy
Voilà qu’ils sont plantés là, des gars, une fille, immobiles tandis qu’un vaisseau tombé du ciel" descend sur eux et devient plate forme, ponton, espace tendu entre... entre ciel et terre, entre ici et ailleurs, entre maintenant et plus tard. Et c’est cet im-probable qu’ils visitent, un im-probable lieu émergé d’un séisme. Ils semblent sortir de décombres, d’un enchevêtrement de poutres et de poussière(s). On dirait un après apocalypse dont ils extraient des barres à hisser des corps. C’est peut-être un début. On ne sait pas. On les imaginait en-dessous de la terre, nous voilà à les croire suspendus sur les poutrelles métalliques de gratte-ciels en construction... Le bas devient le haut. Le haut est peut-être plus bas... Ils jouent sur les ressorts des planches, sur les lattes de bois, ils testent les équilibres, ils dansent tout autant qu’ils distillent de la musicalité dans le Mouvement qui joue sur l’illusion. Illusions d’optique. Illusions spatiales. Les univers cosmopolites se re-composent : tantôt ce sera(it) une yourte, tantôt l’estancot d’un fumeur d’opium. Les moments se dé-font, s’effilochent comme soirs d’été en bord de mer. Nous chevauchons un
vaisseau Ambulant à la Miyasaki ou encore un Vaisseau de Pierre made in Bilal ou un Radeau de la Méduse, mélanges de rêverie(s) et de cauchemars, de bribes d’un monde en perdition et en émergence. Le monde peut aller au vau-l’eau, il n’en est pas moins melting pot dessus-dessous, condensation(s) et jeux de miroirs-hasards pour clandestins hagards. Sur le po(i)nt de rupture en placo plâtre, et c’est une montgolfière, une arche de Noé balancelle cargo cherchant port d’attache pour abordage.
Une fantasmagorie bouillonnante sur fond de monde qui s’écroule mais qui pourrait peut-être renaître, tel le Phénix, de ses cendres. Une approche delicatessen un tantinet sombre qui peut, à notre avis, plus séduire des adultes et des ados que des enfants. Un transbahutage de grabuge.
Web Hexagone : http://www.theatre-hexagone.eu/scene-nationale/index.php