Entre les cordes
07 avr. 2014
De: Corinne Aden au Théâtre de la Rotonde à Avignon.
Avec: Magali Deleuze et Florian Brinker
Mise en scène: Charo Beltran-Nunez.
Durée : 1 h 15
Public : Tout public- adolescents
Jauge : 200 personnes
Dans une très belle salle gérée par le CE des cheminots d’Avignon et devant un public fort nombreux, presque de 7 à 77 ans, je venais découvrir un spectacle traitant de l’identité, sujet tout à fait d’actualité, dans le cadre des journées des droits de la femme.
Sur la scène, un cercle fait de gants de boxe, tout en rouge et noir, une lumière très étudiée dans laquelle, sous des riffs de guitares en direct, Leila se raconte par petites touches. Plutôt "garçon manqué", elle choisit la boxe pour canaliser son énergie et sa vitalité, et nous confie la difficulté à sortir du moule, puisque la boxe, c’est bien connu, ça n’est pas un sport de fille… Elle nous raconte par bribes ses premiers pas sur le ring, le regard des autres, ses combats et ses défaites, sans en faire un récit construit, mais plutôt en nous offrant une mosaïque de sensations.
Car il ne s’agit pas d’une démonstration ou d’un récit rectiligne, mais davantage d’un regard sur l’énergie de l’adolescence, ses questionnements et ses certitudes : un spectacle d’émotions plus que de récit. Et le parti pris très esthétique de la mise en scène nous donne à voir tout autant qu’à entendre et nous offre ainsi de superbes images, ponctuées par un musicien-comédien en direct, mêlant guitare rock, souffles et textes. J’y ai vu avant tout un double de Leila, fonctionnant comme un miroir inversé de l’identité masculine de Leila, l’invitant à se laisser aller aussi à la tendresse et à la douceur… mais comme il joue également le Coach et le confident de la jeune fille, je dois dire que je m’y suis un peu perdu.
Néanmoins, malgré la jeunesse du spectacle (il s’agissait là de sa troisième représentation), c’est une très belle proposition qui nous a été offerte. La comédienne reste encore fragile dans son jeu mais il est évident qu’elle saura maîtriser davantage son personnage et le rendre moins inégal au fil des représentations.
A suivre…
Eric Jalabert