L-enfant-sauvage.jpg

Spectacle de la compagnie "7e Ciel" (13), d'après une histoire vraie, vu le 28 juillet 2013 à 19h05 au théâtre du Petit Chien dans le cadre du festival Off d’Avignon.

 

De : Bruno Castan

Mise en scène : Marie Provence

Avec : Jean-Jacques Rouvière, Sonia Pintor i Font, Flavio Franciuli, Philippe Levy


vivant-3-toiles-4

Genre : Théâtre

Durée : 1h10

Spectacle tout public à partir de 9 ans

Création 2013


Un jeune garçon de 12 ans a été capturé en forêt, vivant seul depuis probablement longtemps et incapable de communiquer avec les autres. Alors qu’il est considéré comme idiot incurable et placé dans un établissement spécialisé, un médecin va entreprendre de l’éduquer, avec l'aide de sa bonne, afin de lui rendre le goût du langage et de la communication. Cette histoire vraie a été portée à l’écran en 1970 par François Truffaut.

 

Le spectacle commence par un long noir, alors qu’une bande son nous fait entendre des chiens aboyants au lointain et se rapprochant peu à peu. Puis, des cris et des ordres éclatent et nous plongent dans cette ambiance de traque qu’a dû connaître l'enfant sauvage pendant sa capture, et probablement avant. Comme une sauvagerie humaine qui nous encercle et finit par nous rattraper. Car c’est bien de cela qu'il s’agit avec le mythe de l’enfant sauvage : trancher entre l’inné et l’acquis, montrer que notre civilisation peut humaniser ce sauvage, le modeler et le discipliner afin de le faire entrer dans le bon chemin... enfin, en tout cas, notre société s’en sent capable et même responsable. Noir ou blanc.

 

Le parti-pris de l’auteur et du metteur en scène est de sortir de cette dualité en renforçant la présence d’un troisième personnage : Mme Guéret, la bonne, qui apporte une touche de bon sens, de féminité et d’humanité. Très hostile au départ à l’arrivée de ce sauvage, elle semble finalement bien plus ouverte d’esprit que le docteur, et permet d’accéder à l’humain par l’émotion, les sensations et l’amour. Le spectacle porte d'ailleurs un regard très cynique sur la notion d'humanité, et sur les différences de classes et/ou de niveaux sociaux qui restent aujourd’hui encore d’une grande actualité. L’ensemble est joué par quatre très bons comédiens, même si le rôle du 4e personnage (le secrétaire du Ministre) est moins présent. Enfin, la mise en espace autour d’un demi-cercle en acier symbolisant le monde de Victor permet à Flavio Franciulli (comédien et acrobate) de donner une gestuelle particulière à son personnage. Sensible et mordant, réaliste et poétique, émouvant et drôle, cet enfant sauvage est multiple. Un spectacle à découvrir.

 

Autre spectacle de la même compagnie, chroniqué sur ce blog en 2012 > Pacamambo

Retour à l'accueil