L’heure avant l’heure
07 mai 2014Spectacle de la compagnie "Prends en de la Scène", au Théâtre du Point Com' (Montpellier), Samedi 29 mars 2014 à 21h15.
Auteur : Jacques-François Piquet
Mise en scène : Didier Lagana
Comédiennes : Marie-Anne Abric, Caroline Boogaerts, Sylvia Claret.
Genre : théâtre
Public : adultes
Durée : 1h
Création 2013
La scène se passe une heure avant la représentation. La comédienne Sylvia Claret s’installe seule dans sa loge. Elle se prépare et se maquille devant son miroir. Elle pense à tous ces évènements qui ont peuplé et construit son passé. Sans doute pour chasser le trac, son esprit s’échappe et vagabonde pour remonter le cours de sa vie. Elle se revoit à différents moments, et fait le bilan de ces années passées comme chacun peut le faire aux évènements clefs de son existence. Ses joies, ses rencontres, ses regrets, ses peines, ses relations avec son entourage, ce qu’elle a fait ou aurait dû faire, ses victoires, et ses défaites.
A l’origine Jacques-François Piquet avait écrit la pièce en monologue pour une comédienne. Pour lui donner plus de rythme et d’interactivités, Didier Lagana l’a transformé en trio: deux comédiennes, Marie-Anne Abric et Caroline Boogaerts, accompagnent Sylvia Claret et incarnent les pensées et le parcours de l’artiste à différentes périodes de sa vie. Parfois sages, parfois délurées, parfois surexcitées, elles jouent sa conscience, et arrivent à nous emporter dans son imaginaire. La complicité et la complémentarité, réelles, animent le groupe où chacune avec sa personnalité nous dévoile une facette de l’artiste.
Au texte très bien écrit, plein d’humour et de sensibilité et où tout le monde peut se retrouver, s’ajoute une mise en scène intelligente et inspirée. La pièce est ponctuée de notes musicales, et le temps des cerises joué sur différents tempos apporte une touche distincte qui suit l’humeur de l’artiste. Cette dernière ne dit pas un mot, mais mime ses pensées qui sont interprétées de manière magistrale par ses deux complices. On a même l’impression qu’un lien de parenté existe entre ces trois femmes d’âges différents, tant leur complicité est forte. Cette réflexion sur le temps qui passe m’a fait passer un très bon moment, et permis de valider ma vision de la vie: il faut la vivre pleinement.
Richard Gineste