La Métamorphose
28 avr. 2010
Nous sommes toujours soucieux de suivre le travail engagé par une compagnie, quand nous le pouvons, mais aussi lorsqu’elle est sur notre secteur, et ce, autant que faire se peut sur un autre spectacle de la cie que nous avons vu, " Iago ".
C’est donc le cas ici avec la nouvelle création du Théâtre Mu (38), sur la scène du Centre Culturel Jean-Jacques Rousseau à Seyssinet (38), le 23 mars 2010.
Genre : Théâtre d’acteurs et de marionnettes
Tout public à partir de 14 ans
Durée : 1h30
D’après Franz Kafka
Distribution :
Mise en scène : Ivan Pommet
Sur une idée de : Nolwenn Yzabel
Adaptation : Ivan Pommet et Nolwenn Yzabel
Scénographie : Diane Thibault (Assistée de Christophe Petit)
Musique : Christophe Roche
Marionnettes : Fleur Lemercier (Assistée de Claire Grosbois)
Costumes : Florence Gil
Réalisation lumière : Ludovic Charrasse
Réalisation sonore : Michaël Selam
Régisseur plateau : Dorothée Tournour
Crédit photos : Stéphane Vallet
Devant des paravents incurvés, sortes de fenêtres-miroirs déformants, gît un drap chrysalide qui peu à peu s’ouvre, laissant apparaître un humain couvert de lambeaux de coton-peau, dont l’ombre révèle le nouvel état. Re-naissance ?... Métamorphose. Métamorphose dont l’idée va nous être donnée par une inversion de la métaphore : si l’humain en question est le cancrelat de la nouvelle de Kafka, les autres, ceux qui se meuvent derrière le film-mur, sont des fourmis géantes. Et c’est ce gigantisme, l’effroi de ces êtres, leur rejet de l’autre et de sa différence, qui peu à peu, nous permettent d’appréhender le ressenti de celui qui deviendra prisonnier de l’histoire. Le temps de la compassion est court et derrière ce qui donne l’idée d’une glace sans teint, ils s’interrogent : " Qu’avons-nous fait pour mériter ça ? ". Progressivement s’opère une plongée dans l’incommunicabilité, la restriction à la portion congrue de l’espace, l’invasion de l’étrangeté des " dits normaux ". De fourmis on en vient à des mantes religieuses déployant leurs menaçantes mandibules à avilir et dominer jusqu’à ensevelir.
Si le mode introductif basé sur un travail du corps en tensions et relâchements fait penser à l’approche de la compagnie grenobloise " La Saillie " et sert le propos, si l’inversement du traitement avec cette cloison-séparation et l’utilisation de grandes marionnettes appuient malaise et bizarreries, on regrettera que le recours à la technicité ait du mal à faire oublier la manipulation qui devient de fait très (trop ?) présente. Cela confère à cette proposition une certaine lourdeur qui , nous l’espérons, s’estompera avec le temps et de nouvelles représentations.
Adresse Web du Centre Culturel de Seyssinet (38) : www.ville-seyssinet-pariset.fr/ville à vivre/culture
Nous avons assisté à d'autres spectacles du Théâtre MU :
> Iago http://vivantmag.over-blog.com/article-6426538.html
> Pierre et le Vieux Loup de Mer http://vivantmag.over-blog.com/article-pierre-et-le-vieux-loup-de-mer-62181362.html
> Coeur de Cuillère http://vivantmag.over-blog.com/article-coeur-de-cuillere-96715637.html