blog image aigueSpectacle de la compagnie "Image Aiguë" (69), vu le 7 mars 2014 à l’Espace Culturel Folard à Morières-les-Avignon (84), dans le cadre du Festival de danse "les Hivernales".


De: Christiane Véricelernales

Avec: Fréderic Périgaud, Habibur Rahaman, Burhan Taskiran, Armand M’Passi et quatre enfants comédiens.


vivant-3-toiles-4Genre: théâtre/danse

Durée: 60 min

Public: jeune public

 

 

Dans une salle polyvalente aménagée en salle de spectacle et devant un public très parsemé, je venais découvrir un peu par hasard, ce spectacle de danse au titre surprenant. Le directeur du festival lui-même, Emmanuel Serafini, présente le spectacle comme un spectacle accessible et ne prenant pas les enfants pour des imbéciles. Il s’agit d’une forme portée davantage par le théâtre que par la danse, qui présente plusieurs scénettes plutôt qu’un seul récit narratif.

 

Quatre comédiens-circassiens adultes - dont un nain -, aux nationalités variées, et quatre enfants comédiens, tous remarquables ! Ne me demandez pas de vous expliquer l’histoire, j’aurais du mal à vous la raconter ! Ce spectacle nous est présenté comme un jeu d'enfant. On se laisse simplement porter par la gestuelle impeccable des comédiens. Ils nous parlent de la faim, de la quête de la nourriture, de l’abri, des frontières, par des personnages qui semblent inquiets, sur le qui-vive, aux aguets. On ressent cette peur qui colle au ventre des exclus, sans que cela ne soit présenté avec des gros sabots. On y voit l’idée de la frontière, de la maison fragile mais rassurante et rassembleuse. On reconnaît ce racisme inquiétant, cette exclusion qui touche les plus fragiles. Cette « morale de la faim » est jouée avec légèreté, teintée d’une élégance magique.

 

Ce spectacle, qui n’est pas forcément facile à présenter sur le papier, nous offre un moment de grâce, jouant avec de nombreuses formes (théâtre, danse, cirque, ombres) en nous proposant un théâtre visuel, riche et sensible. Tout est soigné, et malgré quelques petites longueurs, dues aussi aux effets de répétition (d’innombrables pommes suspendues, symboles de nourriture, descendent vers les comédiens de façon un peu trop systématique), il nous offre ce que peut proposer le théâtre dans ses meilleurs jours. Une proposition ambitieuse qui est portée par des comédiens complets et des enfants comédiens talentueux et prometteurs, formés par Christiane Vericel qui développe un travail très pointu avec eux.

 

Bravo !

 

Eric Jalabert

Retour à l'accueil