La quête de Jazzon
07 avr. 2014
Spectacle de la Compagnie "Bakhus", vu au Thêatre Golovine, dans le cadre des « Hivernales » en Avignon, le 28 janvier 2014.
Chorégraphe et metteur en scène : Six Mickaël
Danseurs : Six Mickaël, Georges-Marie Sautron, Yamina Benallal, Jérémy Alié
Musiciens : Sébastien Chaumont, Olivier Slama, Max Miguel, Sébastien Lamine
Régisseur lumière : Wilfrid Houssin.
Durée: 60 min
Public: tout public dès 5 ans
Depuis 2011, cette troupe assure la promotion de la danse et sensibilise les publics autour d'ateliers chorégraphiques et de projets pédagogiques. Un travail innovant, riche en créativité, où la danse se mêle à d'autres expressions artistiques comme la musique, le théâtre, l'art contemporain... "La quête de Jazzon" en est une création de haute qualité artistique.
Dans ce spectacle, dès le premier tableau, l'ambiance est posée : des cannes à sucre sur la droite, les danseurs avancent courbés, les musiciens debouts derrière leurs instruments scandent le rythme de leurs pieds, un chant s'élève. Le public est transporté dans les champs de coton, parmi les esclaves afro-américains. Pour les esclaves la vie est rude, théatral le déplacement des danseurs évoque leur terrible condition.
La mise en scène innovante est sous-tendue par une présence forte des danseurs et, en live sur la scène, du quartet du Jazzman Seb Chaumont. Talentueux ces danseurs et ces musiciens nous embarquent dans l'histoire musicale afro-américaine : s'enchaînent le blues, le jazz, le bibop, le rock, la soul, le swing. Le registre hip hop s'élargit avec cet accompagnement musical de qualité : large évocation de la culture noire américaine à travers le temps, on assiste à une fresque dansée et interprétée magistralement par trois danseurs et une danseuse.
Et, au-delà des performances acrobatiques des danseurs, les compositions musicales originales nous transportent dans un voyage qualitatif surprenant de force créatrice. Un grand moment de musique acoustique (notamment les solos du saxophoniste Chaumont) et de danse majeur.
Lydie Brogi