Le Maître de la Pluie
09 nov. 2011La Compagnie Premier Acte, installée à Villeurbanne (69), a présenté sa création 2011 sur la scène de la Rampe d’Echirolles (38). Nous étions à la représentation du mercredi 19 octobre 2011.
Tout public à partir de 9-10 ans
Durée : 1h
Distribution :
Adaptation du conte de Bénédicte Vilgrain
Adapatation et mise en scène : Sarkis Tcheumlekdjian
Jeu : Ophélie Begnis, Jennifer Cabassu, Clementine Jolivet et Claire Neel
Musique originale : Gilbert Gandil
Univers sonore : Bertrand Neyret
Scénographie et costumes : Marie-Pierre Morel-Lab
Masques : Marie Muyard
Vidéo : Catherine Demeure
Régie lumières : Pascal Krieg et Sébastien Béraud
Il était une fois un palais crénelé d’étoiles, et dans ce palais vivait un Empereur qui pendant longtemps permit à son royaume d’être à l’abri de la sécheresse. Jusqu’au jour où celui-ci imagina avoir un pouvoir incommensurable sur le monde qui l’entourait, s’intéressant essentiellement aux filles et ne se préoccupant plus de veiller au fragile équilibre de la Terre. Et tout se dérégla, sans que revienne le printemps. Pour réparer sa bévue, il envoya alors Tch’e Song quérir une perle au fond de l’océan afin que les saisons retrouvent leur rythme.
En arrière-scène : une toile comme une aquarelle, un sol tendu de tissus blancs, des vêtements et des visages grèges. Immédiatement, nous sommes emmené(e)s dans un univers qui évoque l’Opéra chinois par la gestuelle empruntée, les costumes arborés et les sonorités de la langue. Les petites percus indiquent les changements de scènes, comme si nous tournions les pages d’un livre d’images.
Beau travail au plan des costumes et masques qui confèrent au spectacle une esthétique indéniablement poétique : une proposition gestuelle de valeur. Toutefois, nous n’avons pas été absolument transporté(e)s dans la proposition, éprouvant une gêne liée à la "traduction" quasi systématique des dialogues entre les personnages. N’eut-il pas mieux valu laisser davantage de place et de confiance aux gestes, notamment lorsque le héros traverse des paysages et fait des rencontres ? Y-avait-il absolue nécessité d’expliquer ce qui se passait ? Le public, même composé d’enfants, aurait peut-être mis du sens de lui-même. Du coup, les rebondissements de l’histoire n’ont pas véritablement fonctionné, du moins pour nous. Une certaine confusion quant à ce qui entraîne la décadence de l’empereur : sans le texte de présentation du spectacle, nous n’aurions pas forcément compris de quoi il s’agissait... Les difficultés tiennent probablement au genre du récit qui mêle beaucoup d’éléments philosophiques et symboliques qu’il ne nous est pas toujours aisé de décrypter.
Dès lors des questions subsistent :
comment aborder l’épure d’un genre tout en la rendant accessible et compréhensible à un jeune public ?
comment établir un rapport satisfaisant entre implicite et explicite ?
Web la Rampe : http://www.ville-echirolles.fr/sortir/larampe/larampe.html