antoine-dumont_le-mur-du-son.jpgPerformance sonore et visuelle, vue et entendue lors de la 26eme édition du festival Chalon dans la Rue (2012).

 

Création et interpretation: Antoine Dumont et Baptiste Chatel 

Création technique : Nosoco

 

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De nombreux objets ont atteri à Chalon par les voies du ciel cette année. En même temps que la météorite Jackie Star s'écrasait tous les soirs dans la cour du Carmel, un OVNI sonore s'était posé pour la semaine dans la cour de l'Ancienne Prison, diffusant des sonorités étranges. Invariablement attiré par les curiosités, le Mur du Son est le seul spectacle du programme officiel que je suis allé voir ou, du moins, que je n'ai pas râté... mais comment aurais-je pu râter ça ? Cette proposition pour le moins atypique fait directement référence, de part son esthétique post-apocalyptique et colorée, aux murs de sons que l'on peut trouver en free-parties : véritables totems-technos capables d'entrainer des centaines de personnes dans une seule et même transe...

 

Antoine Dumont et Baptiste Chatel nous proposent un peu le même concept, mais vont beaucoup plus loin dans l'expérimentation : ici point de piste de danse, mais plutôt des transats et des coussins... si on arrive assez tôt.

Lorsque commence le concert, on se demande pourquoi ce monsieur reste planté en haut de son escabeau, devant ce formidable bric-à-brac... puis on comprend. Cette performance n'est pas uniquement numérique (ou analogique ?), elle est aussi acoustique et visuelle. Car, au fur et à mesure que le son se développe, l'un des deux artiste (Antoine Dumont) s'emploi périodiquement à coller différents objets sur les membranes des enceintes avec du gaffeur (gros scotch très costaud), tandis que son acolyte active, ou non, chaque enceinte indépendamment des autres. Ainsi, le son prend une tout autre dimension. Il prend presque vie. Tout tremble, certains objets tombent, le son s'amplifie, se module, les enfants devant se bouchent les oreilles en rigolant. Puis ça redescend, Antoine revient fixer des cymbales avec du fil de fer de part et d'autre du mur, et c'est repartit pour un nouveau bouillonement de sons. Des micros déjà accrochés près des enceintes fournissent des saturations aléatoires. Nous sommes devant un laboratoire d'expérimentations dirigé par deux mécanos-fous du son. 

 

On peu regretter une légère impression de brouhaha certaines fois. Peut-être serait-il bon de pousser plus loin le travail sur le son que produit chaque objet posé sur chaque enceinte, afin de distinguer plus nettement chaque sonorité et donc jouer plus précisément avec celles-ci. Mais peut-être les artistes laissent-ils volontairement la place au hasard....

 

Une expérience singulière et tout à fait insolite pour un festival comme Chalon dans la Rue, qui titille chez nous de nouvelles perceptions et de nouvelles émotions. A voir et à entendre...

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