Le Psycho'Mat
21 déc. 2014 Spectacle de Bouzid le Fantaisiste, vu le 11 décembre 2014, au Carré Rondelet (34) dans le cadre du Festival Méditerranéen.
Genre : Monologue fantaisiste
Public : Tout public
Durée : 1h10
D'entrée de jeu le Fantaisiste annonce la couleur: l'ambiance sera cabaret, en costume clinquant, cape rouge et chanson à l'américaine. "Qu'est-ce qui pousse un homme à monter sur scène ? Une façon d'exorciser les déboires de sa vie sentimentale et professionnelle."
Ses premiers pas l'emmènent donc à l'agence matrimoniale qu'il compare à une agence d'intérim: "mais attention, les articles ne sont ni repris ni échangés"... A force d'essais très peu concluants: "il arrive au bout du rouleau, heureusement qu'il n'est pas peintre en bâtiment."
Et là le véritable ton du spectacle est donné : tout est finesse de langage, jeux de mots et sous-entendus. La verve de Bouzid porte un récit ciselé dans les moindres détails.
"La caissière de la supérette ne peut pas l'encaisser, ne propose pas la carte de fidélité"... Chez le coiffeur c'est une succession de poils dans la main et de cheveux sur la langue.
Vient en interlude une reprise improbable d'une chanson de Sacha Distel, et toute la pluie tombe sur lui.
Et c'est un récit à propos d'un arbitre de football, qui est aussi gardien de la paix, qui accélère encore le rythme des jeux de mots, jusqu'au carton rouge: "le stade tu l'aimes ou tu le quittes"... annonçant un volet politique assumé à base de "trouble de l'élection"... "le notaire il est pas clair"... "le rat ne partage rien, quelle peste"... "le ciel est voilé l'islam est à nos portes"...
Bouzid le Fantaisiste, dans son spectacle, fait renaître un genre d'humour qui donne à réfléchir, à se cultiver pour en apprécier tous les contours, et les références remontent à une époque où le verbe était de haute volée. On ne craint pas de comparer Bouzid à un de Groot ou même à son maître Devos. Un spectacle excellent, intime et rentre-dedans, dont on ressort avec un sourire bien accroché .
Daniourk