Le Roi nu

Compagnie Fulguro (75), Avignon Off, Théâtre notre-Dame, 25 Juil. 2014, 18h18

D'après la pièce d'Evgueni Schwartz (1934, rééd. française 2009)

Mise en scène: Alexandre Blazy

Interprétation: P-E Royer, A. Blazy, B. Caillaud, F. Jamey, L. Lévêque / ou: G. Gauthier, E. Orain, P-A Ballande, B. Michel

Collaboration artistique: Camille Blouet

 

décevantGenre: comédie décalée

Durée: 1h25

Public: tous à partir de 7 ou 5 ans (indications Cie)

 à partir de 15 ans d'après moi

Jauge: 100 à 500

 

Création: 2010 (?)

 

Une centaine de spectateurs dans la "salle rouge" pour ce spectacle qui semble remporter un certain succès.

Rappelons en préambule qu’Evgueni Schwartz (1896-1958) associe en une seule histoire 3 contes d'Andersen : "La Princesse et le porcher", La Princesse au petit pois" et "Les Habits neufs de l'empereur". C'est un pamphlet contre la montée du fascisme et du totalitarisme où, sous l’enveloppe du merveilleux, il ridiculise avec humour les rêves de pureté d'origine ainsi que la sottise et la vanité des dictateurs et des tyrans. Interdite en Russie, la pièce ne fut jamais jouée du vivant de l’auteur. Il est d'ailleurs préférable qu’il soit mort avant la représentation d'aujourd'hui.

Je n’ai pas vu de cohérence dans le spectacle de Fulguro. Le fil narratif se dilue dans des longueurs, avec beaucoup de bruit, de vulgarité, et une frénésie d'agitation, de gestes et de paroles que la mise en scène semble confondre avec le rythme et le burlesque. Si le seul fait de se livrer à des pitreries autorise à se comparer aux Monthy Python, aux Marx Brothers ou à Edouard Baer, alors le génie est universel. Quant à la fidélité (annoncée) à l'humour et à la fausse naïveté de Schwartz, elle est tristement noyée dans une bouillie racoleuse prétendument comique. L’inventivité du décor très simple et les efforts de l’actrice princesse ne suffisent pas à sauver l’ensemble du désastre.

A noter que non seulement ce spectacle n’apporte rien aux enfants, mais qu’il leur est contre-indiqué car il leur donne une bien mauvaise image du théâtre… et des adultes.

 

Catherine Polge

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