Les 7 jours de Simon Labrosse
31 juil. 2014
Compagnie Cavalcade (28). Vu au Théâtre de l’Isle 80, à 18h50 le 26/07/2014 dans le cadre du Festival d’Avignon.
De : Carole Fréchette
Mise en scène : Sylvia Bruyant
Avec : Stéphane Benazet, Sylvia Bruyant et Delry Guyon
Genre : Théâtre
Tout public
Durée : 1h25
Simon Labrosse accueille, dès l’entrée et avec beaucoup d’entrain, les spectateurs qui viennent découvrir un petit florilège de sa vie. Affublé de Léo, son copain poète dépressif, et de Nathalie, sa copine envahissante, ils nous ont concocté une petite représentation rien que pour nous. Ils créent ainsi une ambiance entre réalité et théâtre qui nous met au coeur de cette tranche de vie humaniste.
Habituée à jouer dans des lieux non dédiés au spectacle, la compagnie a su s’intégrer dans la salle un peu particulière et biscornue de l’Isle 80. Autour d’une petite piste de cirque miniature et bricolée, on suit ainsi 7 jours de la vie de Simon Labrosse, jeune homme en galère mais résolument optimiste, malgré le poids de ses soucis. Il propose ainsi, au fur et à mesure de ses rencontres, son assistance pour aider les gens contre rémunération : cascadeur affectif, spectateur de vie, finisseur de phrases, flatteur d’égo, amoureux à distance, allégeur de conscience, remplisseur de vide…
Vivant dans son propre univers, mais continuellement rattrapé par la vraie réalité, il rêve sa vie ou vie ses rêves. Le désordre qui règne en lui s’étend sur scène et ses acolytes, Nathalie et Léo, sortent continuellement de leur rôle pour marquer cette difficulté à confronter vie et envie.
Un texte sur la solitude et sur la façon dont chacun mène son existence, sur les fêlures, sur les gens en dérive, pris dans le tumulte de notre société de l’avoir. La mise en scène très dynamique, joue continuellement sur cette difficulté à rentrer dans le rang, sur cette réalité-fiction qui nous porte, sur les failles de chacun (Léo le poète dépressif ne peut jamais dire le mot « espoir »). L’ensemble est très réussi, et ne sombre pas dans le pathos, mais nous offre avec sensibilité une éclatante tranche d’optimisme, de poésie et de drôlerie. Joué par trois excellents comédiens, il nous parle aussi de la solidarité et de la fraternité, même s’il nous rappelle que celles-ci sont fragiles.
Un très bon moment de spectacle à faire partager largement autour de soi.
Eric jalabert