Les Bas-Fonds
20 nov. 2009
Ce spectacle (création 2009 sur la scène du Grand-Angle de Voiron-38), librement adapté de l’oeuvre de Gorki, a été interprété par la compagnie l’Apethi le jeudi 5 novembre 2009 sur la scène de l’Heure Bleue de St Martin d’Hères (38).
Distribution :
Mise en scène : Philippe Pujol
Création musicale : Marie Mazille
Musicien : Patrick Reboud
Scénographie : Catherine Béchetoille
Création vidéo : Xavier Rivet
Création lumière : Vincent Ducros
Création sonore : Cyril Sanchez
Interprètes : Sandrine Bouchard, Michaël Brun, Julien Cerdan, Stéphane Colonel-Bertrand, Marie Dal’Zotto, Bianca Magnagni, Florent Martin, Marie Mazille, Laure Hélène Monnet, Evelyne Pauvelé, Jean-Louis Perroud, Matthias Pierpont, Patrick Reboud, Marie-Jo Reynaud et Nicole Vignon
Durée : 1h30
Tout public
Les Bas-Fonds existeraient-ils toujours ? Les petites gens, les marginaux et autres exclus(e)s feraient-ils toujours peur ? Provoqueraient-ils méfiance(s) et rejet(s)... encore et toujours, aujourd’hui comme hier... ?
En parallèle : une micro-société qui s’arrange comme elle peut avec le peu, du reste, avec ce qu’on lui laisse après lui avoir extorqué le moins que rien qui est déjà trop ; un écran sur lequel la présentatrice des JT qui interroge les auditeurs sur la danger de ces "terroristes" qui osent mettre en péril l’ordre établi et mérité... avec un ruban en bas d’image qui déroule des inepties à avaler toutes crues. Tantôt le jeu se fait sur scène, tantôt il passe sur l’écran (comme on passerait dans la pièce d’à-côté) qui se mue alors en espace-film noir et blanc.
Il y a le vrai, le vrai de la souffrance, le vrai du pathétique, le vrai des Moins que Rien et qu’on préfèrerait occulter et taire. Un ramassis de destins fracassés, une cohorte de perturbateurs, envahisseurs, malades... qui entrave la marche de " la Grande Humanité" pour aller dire au monde ce qui se passe ici-bas. Il y a celles et ceux qu’on jette ou interchange, parce que le fric est roi, celles et ceux à qui on "accorde" un "espace" moyennant monnaie sonnante et trébuchante. Mais il fau(drai)t que ça change !
Ce qui fait force dans ce spectacle, c’est le fait que sur scène se croisent paroles et regards de certain(e)s de ces fous qui n’ont pas la parole. En effet, le travail de la compagnie l’Apethi est de mettre en synergie des artistes professionnel(le)s, amateur(e)s et des handicapés sociaux et mentaux. On décèle des fragilités, on imagine le temps, la patience, la conviction qu’il a fallu pour monter cette pièce, parce que chacun(e) y a sa place, même ténue, parce que les corps et les attitudes créent des images. On s’interroge parfois, se demandant s’il est toujours aussi facile qu’on pourrait le croire de définir, de classer, d’étiqueter ces "Autres" qui sont derrière les murs de nos imaginaires.
Nous connaissons le travail de Marie Mazille et Patrick Reboud, musiciens de la scène grenobloise qui croisent leurs parcours avec d’autres artistes. Nous ignorions qu’ils avaient un engagement dans cette compagnie. C’est donc un autre volet de leur travail que nous avons approché ici.