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Par la Compagnie L’Atelier d’en face.  

 

Vu le 7 avril 2010 à l’Espace culturel Eole à Craponne (69).

 

Texte adapté d’un recueil de nouvelles écrites par Julien Daillère et joué par lui-même.

 

Mise en scène Patricia Koseleff

 

Durée : 50 minutes

 

com-thea-pfm-affiche1-gDes jouets géants : une énorme poupée de chiffon…à qui l’on peut se confier ; des cubes monumentaux…qui permettent de se défouler ; un toboggan-cabane…où l’on peut se réfugier ; le bruit de fond d’une cour de récréation…

Océane, la petite fille moche, fait l’ouverture du spectacle. Elle nous parle de sa souffrance avec une lucidité implacable : pas de miroir dans sa chambre comme les autres petites filles, son papa qui a honte de la présenter quand il croise quelqu’un au supermarché, sa maman qu’elle écoute toujours et qui l’aime quand même, sa hâte d’être vieille car les vieux sont tous moches, c’est connu ! Bouleversant et drôle à la fois !

Il y a aussi Géraldine, affublée de lunettes disgracieuses qui la perturbent tant qu’elle ne peut dormir. Et Kelly qui est nulle à l’école mais qui compte faire un bon mariage, pas comme sa maman puisque papa est au chômage, ce qui donne de sérieuses angoisses à son frère Kévin – cette scène est particulièrement poignante et plus d’un enfant doit malheureusement se sentir proche de ce personnage !

Il y a également Lucas, le turbulent qui se doit d’être fort, Aïna, la petite fille noire adoptée, et enfin Timothée, qui ressemble à une fille.

On aborde ici le thème de la différence contre laquelle on doit lutter dès le plus jeune âge, de l’innocence volée. C’est cruel et réaliste, chacun peut s’y reconnaître.

Tous les personnages sont interprétés par un seul comédien, vêtu d’un costume sombre d’écolier avec un masque différent pour chacun, qui permet en effet de préserver une certaine distance entre le spectateur et le personnage, et vu la gravité du propos et l’émotion véhiculée le choix est tout à fait judicieux.

Les voix off préenregistrées donnent du rythme et de la légèreté.

Bravo pour la scène du cours de danse à la fois pitoyable et hilarante.

Julien Daillère interprète cette succession de personnages avec simplicité et talent, c’est dépouillé, brut, émouvant !

Un bémol pour l’ambiance : la salle un peu trop grande ou un peu trop vide ; un public un peu trop atone, c’est dommage.

Julien aurait mérité un peu plus d’intimité et de complicité !

 

 

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