fabrice vigne les gietes blog 2011Nous connaissions déjà le texte des Giètes, pour lequel nous avions eu un "coup de coeur". Nous en avions entendu des extraits et nous avons appprécié d’avoir pu profité d’un moment auquel les écoutants étaient venue nombreux.

C’était le samedi 5 novembre 2011 à la P’tite Salle de Vizille (38) dans le cadre des 10 ans de la médiathèque, une initiative conjointe entre la médiathèque et le service culturel de la ville.

 

- Durée approximative : 1h30
- Public : à notre sens plutôt pour adultes et ados

 

Avec Fabrice Vigne et Christophe Sacchettini

 

 

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Les Giètes, c’est essentiellement un monologue, mais un monologue qui dialogue de toute évidence avec nous autres, les mortel(le)s, parce qu’"on meurt de la mort". Pas vrai ? Alors, en attendant qu’elle se pointe, y’a d’la vie, d’la vie dans la caboche, même quand le corps commence à se faire la malle et qu’on n’arrive plus à finir ses phrases... Les Giètes, c’est un ode à la roue des jours qui comptent, avec leurs petits bobos, leurs grincements de dents et un temps non révolu pour la révolte. Les Giètes, c’est un parcours avec Flaubert qui ne peut pas s’empêcher de la ramener de temps à autre. Parfois, le comique de situation(s) vire à l’incongruité et ça éloigne diablement le pathétique des situations. Le texte a du mordant, du chien, de l’humour et de la gravité, de l’ironie et de l’urgence ; il actionne raison et déraison pour lutter contre l’ennui. Les mots sont de chair, ils ne jouent pas la carte sordide de l’évitement et on aurait sacrément envie qu’ils résonnent dans ces lieux de villégiature pour que ceux-ci ne se résument pas à n’être qu’une ultime étape avant...

Fabrice Vigne "endosse" le costume du protagoniste, un vieux comme on dit, un vieux qui soliloque et que certains pourraient taxer à la hâte de gâteux. Par le regard et les gestes qui tremblent imperceptiblement. "Je résiste autant que je peux" dans ce "comme chez nous", même si "mes mots s’effacent aussi". Y’a ceux qui "partent", comme Michel, le voisin bientôt "remplacé" par une nouvelle, Brigitte qui l’a laissé tout seul et puis Brandon le petit fils qui s’en paie une belle tranche avec son grand-père. Il y a la lenteur et la déchéance, la confusion et la douleur, l’angoisse, les souvenirs et ce dont on voudrait bien garder.

Christophe Sacchettini est avant tout musicien : Dédale, Djal, Frères de Sac. Mais ici, il nous propose une autre approche, où ses touches instrumentales ( flûtes à bec, flûte harmonique, psaltérion, udu) composent avec ses interventions parlées.

Intérêt des croisements de voix, qui dédoublent le personnage ou encore le mettent en perspective. Ces deux-là ne se regardent pas spécialement durant la lecture mais ils avancent ensemble, côte à côte. Ils indiqueront que cette lecture à voix haute a une durée d’existence de 3 ans 1/2 et qu’on dirait bien que c’est la dernière. Why not ? Mais why tout court ? Etaient-ils ce matin-là "dans les giètes", dans ce temps en surplus avant que l’aventure s’achève ? A voir... Nous, venus nombreux, nous aurons bu ce moment avec délectation, et avec le plaisir d’avoir entendu un auteur qui est aussi un fameux lecteur. Que du bonheur !

Avec intérêt et presque une impatience, nous attendons que s’ouvre une autre aventure. A suivre.

 

 

Web Vizille : http://www.sortiravizille.com/

 

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