songes_sidonie-koulleure.jpgNous avons assisté à une représentation de la compagnie Songes (26), à destination des plus petits (indiquée 0-3 ans), le mercredi 27 mars 2012 à la Salle du Jeu de Paume de Vizille (38). Une proposition qui mêle danse, théâtre, musique, cinéma d’animation, marionnettes, création lumière et olfactive. Création 2011.

 

- Public : un spectacle que nous ne conseillerions pas vraiment pour les tout petits, même s’il est indiqué pour des 0-3 ans
- Durée : 25 mn

 

Distribution :
- Claire Rallegeau
- Sylvain Vincendeau  

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Le plateau accueille un décor suranné, comme si nous allions pénétrer dans un espace du temps d’avant. Des tableaux et des portraits trônent sur les murs, comme dans une maison bourgeoise ou même, un château. Le sol à damiers fait penser à un jeu de dames ou un échiquier. Il y a aussi un vieux fauteuil fatigué et des bouquins empoussiérés. Sidonie arrive, mais elle est plus pâlotte que la petite fille qui figure sur l’affiche. Elle aussi transporte avec elle le passé, que ce soit dans sa tenue, son attitude et sa coiffure. "Savez-vous ce que c’est des plumes ?" demande-t-elle. Elle ouvre une petite boîte où sont endormies de surprenantes petites bêtes ailées. Beaucoup de pénombre-obscurité, clair-obscur, propice sans doute à la venue des fées qui n’aiment pas vraiment le grand jour, et opèrent de préférence dans les recoins ombreux.

 

Nous avons trouvé la proposition un peu "gothique", faisant songer à "Edward aux mains d’argent"; pas déplaisant pour les adultes et plus grands, mais pas particulièrement en rapport et en adéquation avec l’âge auquel elle cherche à s’adresser. Le tout était peut-être aussi accentué par une musique qui nous rappelait "La leçon de piano".

Nous avons apprécié les ombres comme celles des sapins, cet univers qui nous faisait penser à un album "retraçant" la capture des fées saisies entre deux pages, et les images projetées sur les murs de ce salon qui nous racontaient des histoires où nous pouvions prendre place et cheminer. Nous avons perçu l’onirique dans les moments sans paroles, plus que dans les mots et les intentions qui s’y glissaient. Nous avons aimé ces jeux de lumières et cette frange de bizarreries quand l’imaginaire est sollicité. Nous, en tant qu’adulte(s).

Mais nous avons éprouvé de la gêne quant au ton employé tout du long; pas seulement étrange, non, plutôt "dramatique", loin de l’émerveillement et de la surprise qui font écarquiller les mirettes des enfants. Comme si l’heure était (forcément) grave et sous-tendait une catastrophe qui pourrait se déclencher ou être provoquée par Sidonie dans le monde de l’invisible. Quant à la manière de congédier le public, pas très conviviale ! Les petits ont besoin de rituels pour se construire, pour comprendre quant ils entrent et sortent, tant du réel que de l’imaginaire. Là, ils n’étaient pas franchement accompagnés... Plutôt poussés à s’en aller...

 

Pour nous, c'est un spectacle qui, s’il se compose d’éléments riches, reste à interroger au plan de ce qu’il met en jeu et de ce qu’il suscite : indispensable pour un ajustement de la création artistique.

  

Festival P’tits Mots P’tits Mômes de Vizille (38) : http://www.ville-vizille.fr/index.php.

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